Le Général de Sonis : Sous la bannière du Sacré-Cœur

Enfance

Louis-Gaston de Sonis aurait dû s’appeler Gaston, mais la providence en a voulu autrement en le faisant naître le 25 août 1825, jour de la Saint Louis.
Né à Pointe à Pitre, il perd sa mère à l’âge de 9 ans puis son père à la veille de ses 19 ans, ce qui aura eu le don de l’endurcir malgré tout l’amour qu’il leur portait, et de le lier plus intimement à Notre Seigneur.

« Quand il (son père) nous quitta, j’étais converti, Jésus-Christ avait pris possession de mon cœur. »

Il devint lieutenant des hussards à Saumur en 1849, se maria, puis fut envoyé à Limoges en 1851 où il connut l’Abbé de Bogère. En 1854, il se porte volontaire pour s’engager dans la Guerre de Crimée, mais fût finalement missionné en Algérie où il passera seize ans. Avant de parler de son affectation en Algérie, il est important de préciser qu’il fût envoyé quelques mois en Italie en 1859 pour combattre la Sainte et Catholique Autriche.

La campagne d’Italie

Quand il entra triomphalement à Milan, il ne célébra par sa victoire car cette guerre lui déplaisait en tant que soldat du Christ. Il est utile de préciser que Napoléon III était déjà sous l’influence néfaste des loges, étant rentré chez les Carbonari à l’âge de 23 ans. Cette guerre injuste contre l’Autriche, est aussi une conséquence du rebut qu’on lui avait inculqué envers les Monarchies Catholiques.
D’autres personnalités qu’on ne peut soupçonner d’être contre-révolutionnaires et légitimistes, telles que Pierre Joseph Proudhon ou encore Lamartine, étaient aussi hostiles à ce conflit. Ils considéraient cette guerre comme « nuisible à la France, au même titre que l’unité Allemande » qui était en train de se concrétiser, nous y reviendrons.
Jusque ici, la vertu d’obéissance du Capitaine, primait sur ses convictions politiques, lui qui déclara quelques années plus tard :
« Si le sous-officier qui monte la garde à ma porte était nommé demain Ministre de la Guerre, je lui obéirais sans hésiter. »
Le 24 juin de cette même année, il est présent lors de la victoire de Solférino considérée par les spécialistes comme l’une des plus grandes batailles du XIXe siècle. Le Traité de Zurich qui a découlé de notre victoire sur l’Autriche a été en grande partie bafoué, et le premier lésé en fût notre Saint Père le Pape Pie IX. C’est d’ailleurs à cette époque que le Pape forma ses « zouaves pontificaux » nommant à la tête de ses armées l’illustre Général Lamoricière, et bientôt sous ses ordres, des descendants directs de Charrette, Cadoudal, Cathelineau et Sapinaud ; héros chouans et vendéens de la fin du XVIIIème siècle.

Le Commandant en Algérie

Le désormais commandant De Sonis retourne en Algérie le devoir accompli, le 22 août 1859.
Le 12 avril 1861 arrive la fameuse affaire de Djelfa. Cette bourgade attaquée et pillée par des brigands lors d’un raid, ayant fait quelques morts dont un enfant de 3 ans, et une quinzaine de blessés. De Sonis voulu faire un exemple, et fît fusiller les sept bandits qu’il avait rattrapé. La presse parisienne s’empare de l’affaire et sous la pression, le Maréchal Pélissier se couche, ne couvre pas son protégé et le démet de ses fonctions. Le successeur de Louis-Gaston de Sonis aura l’honnêteté de déclarer :

« La situation de Djelfa est dans les meilleurs conditions possible. Je ne crains pas d’ajouter que cette situation favorable est dû à l’énergie déployée par Monsieur le Commandant de Sonis. »

Les années qui suivirent, le Commandant fut affecté ailleurs en Algérie après sa réconciliation avec Pélissier. Il dût faire face aux insurrections arabes de 1864, hourdies par le Sultan de Constantinople. Il faudra attendre 1869 et sa glorieuse victoire d’Aïn Maidhi pour arriver à la paix entre les indigènes et les Français. Les locaux étaient admiratifs du Général. Édifiés par sa sainteté, ils le surnommaient « Moula-el-Dine » (le Seigneur de la Foi). En revanche ces mêmes musulmans n’avaient que du mépris – on ne peut pas leur jeter la pierre – pour les français impies et immoraux qui venaient leur chercher des poux. L’occasion pour nous de rappeler que le Deuxième empire colonial français et les bévues qui en découlent, sont principalement l’œuvre de la gauche républicaine.


Le Général en France

Le 6 août 1870, la Pape Pie IX dont les états pontificaux sont en train de chuter par la faute de la l’abandon de Napoléon III (en plein Concile Vatican I), adresse cette diatribe prophétique à l’Empereur des Français par son émissaire :
« Votre Empereur n’est qu’un fourbe, dites-lui de ma part que je n’ai d’autre réponse à lui faire, si ce n’est que l’épée de Dieu est prête à la frapper par la main des hommes, non plus par la mienne. »
S’ensuit la retraite de Mac Mahon à Nancy (6 août), le siège de Strasbourg par les Prussiens et sa capitulation (août-septembre), la célèbre et funeste défaite de Sedan (2 septembre), et enfin le 4 septembre, Napoléon III est renversé par les républicains Crémieux, Gambetta et Freycinet qui forment le Gouvernement de Défense Nationale. Le sommet de l’humiliation subit par la France sera atteint le 18 janvier 1871 avec le Sacre de Guillaume I dans la galerie des glaces à Versailles.


Pour en revenir à De Sonis, Le 20 octobre 1870, après la débâcle subit, il fût nommé Général et rappelé en France.
Le 13 novembre suivant, il est affecté au commandement de la division de cavalerie du 17ème corps d’armée à Tours. Durant ce mois de campagne, il tira l’épée au côté du Colonel Charrette et des zouaves pontificaux, s’étant portés volontaires pour défendre la patrie malgré la prise de pouvoir du maçon Gambetta et du juif talmudiste Crémieux.
Charrette lui offrit l’étendard du Sacré-Cœur qui avait passé un mois à Paray-le-Monial au contact des reliques de Sainte Margueritte-Marie.
Le 2 décembre à 2h du matin : le Général réveille les troupes pour entendre la Sainte Messe, dîtes par l’Abbé Doussot (premier vendredi du mois, messe du Sacré-Cœur) avant de partir au combat.
Par la faute d’une bourde de Gambetta confondant Epinay-sur Seine et Epinay-sur-Orge, la stratégie de la troupe du Général s’en voyait confondue, ce qui leur coûta la victoire. Avant sa dernière charge à Loigny, De Sonis entonna ce cri mémorable :
« VIVE LA FRANCE ET VIVE PIE IX ! »
Blessé gravement d’une balle dans la jambe, il agonisa seul dans la nuit. Et c’est à cet instant que le miracle survint : Notre Dame de Lourdes lui apparu pour le consoler et le soutenir dans ses ténèbres. Par Sa Grâce il survécut, s’ensuivit 45 jours d’atroces souffrances et une amputation de la jambe. Le Curé de Juvisy témoignera plus tard : « Je n’ai jamais vu un religieux mourir aussi pieusement ».

Fin d’une vie héroïque

Il reprit ses fonctions quelques mois après, mais il finit par démissionner en 1879 après avoir refusé de participer à l’opération scandaleuse chez les Rédemptonnistes de Châteauroux, ordonné par le gouvernement franc-maçon et antichrétien de l’époque (la République des Jules – Grévy, puis Ferry). Cette opération consistait comme souvent à la spoliation brutale et arbitraire des biens du clergé, à forcer les religieux à apostasier et à renoncer à leurs vœux, encore un bel ouvrage de cette gauche tolérante qui ne tolère qu’elle même.
Le Général rencontre le Comte de Chambord (Henri V), dernier Bourbon de France, quelques temps avant sa mort et se fait adouber par celui-ci. Il garde un souvenir ému de cet épisode et de la valeur de cet homme qui aurait dû être sacré pour être notre Roy.

Le Général de Sonis rend son âme à Dieu le 15 août 1887, jour de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, signe délicat de la Providence pour couronner la sainteté et la prédestination de ce héros de la patrie, époux dévoué, père exemplaire d’une famille nombreuse (12 enfants), français sans peur et chrétien sans reproche. Nous pouvons déplorer sans pour autant nous en étonner, qu’il soit un grand oublié de notre histoire nationale :

« Ah, si le Général de Sonis avait fait accrocher un bonnet phrygien au bout d’une pique, il aurait eu les honneurs du Mallet-Issac*. Mais la bannière du Sacré-Cœur ne passe pas. »  Gérard Bedel (* le Mallet-Issac est l’ancêtre du Fernand Nathan : le manuel d’histoire de l’Education Nationale).

Oublié aussi par Rome qui ne l’a ni béatifié, ni canonisé, il restera toute de même un modèle de vertu pour les générations futures, à jamais dans les cœurs de ceux qui luttent pour la mémoire de nos vaillants soldats, et qui se disent fièrement Catholiques et Français.

Louis-Antoine, servus Mariae


Sources et bibliographie
– Le Général de Sonis : Sous la bannière du Sacré-Coeur, Gerard Bedel ( Vie du Général)
– Histoire de la France, Jean-Christian Petitfils ( Second Empire et le IIIème République )
– Histoire de France, Jacques Bainville ( Second Empire et le IIIème République )
– Histoire de deux peuples, Jacques Bainville (Conflit Franco-Prussien)
– Histoire de trois générations, Jacques Bainville (Conflit Franco-Prussien)
– Saint Pie X, le fils du facteur de Riese, Guillaume Hünermann (Conflit Italo-Autrichien)
– La Conjuration anti-chrétienne, Mgr Henri Delassüs (Franc-maçonnerie / Crémieux)
– Le XIXème parallèle, Abbé Grégoire Cellier ( Antilibéralisme catholique)
– Le livre noir de la gauche française, Xavier Moreau (IIème Empire Colonial)



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