Pensées sur le Cœur Immaculé de Marie

Ô quelle joie gratuite et délectable que d’entrer dans ce mois d’Août que la Sainte Église consacre à la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Nous pouvons commencer à le sanctifier en s’unissant à cette pieuse tradition du Carème de la Dormition de la Mère de Dieu jusqu’à l’Assomption ; Fête Patronale du Royaume de France.

Il est de mon devoir de vous faire participer à cette joie si pure et convenable à un enfant chéri de la Très Sainte Vierge, car Elle nous l’a annoncé le 13 Juin 1917 à Fatima « à ceux qui pratiquent la Dévotion à mon Cœur Immaculé, je promets le Salut »… Grande et heureuse nouvelle chers croisés !

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je ne puis m’empêcher de souligner que nous sommes en l’an de Grâce 2025, au 350ème anniversaire des apparitions du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ à Saint Marguerite-Marie, en Juin 1675 à Paray-le-Monial. La dévotion à Marie aboutit toujours à Jésus, il en va de même pour la dévotion à Son Cœur Immaculé, cela va de soit.

Tout d’abord pour appuyer mon peu d’autorité, une exhortation Pontificale me semble de vigueur :
« Il convient parfaitement que le peuple chrétien qui a reçu la Vie Divine du Christ par Marie, après avoir rendu le culte dû au Cœur Très Sacré de Jésus, rende aussi au Cœur Très Aimant de Sa Céleste Mère de semblables hommages de piété, d’amour, de gratitude et de réparation » S.S Pie XII, Haurietis Aquas

Il est malheureusement courant d’entendre dire que la Tradition de l’Église est vivante, évolutive, changeante … comme si au gré des caprices des hommes, il pouvait y avoir une mise à jour du Dogme et des Vérités de Foi, comme le suggère « l’aggiornamento » de Vatican II.
Non très chers lecteurs, la Dévotion au Cœur Immaculé de Marie n’est pas une nouveauté née à Fatima en 1917. Comme toute dévotion solide, Elle a ses fondements scripturaires (Ecclésiastique, Cantique des Cantiques, Évangile de Luc ,Évangile selon Saint Jean), on la trouve dans la Tradition multi-séculaire de l’Église (Saint Augustin, Saint Bernard, Saint Bonaventure, Sainte Melchtide, Sainte Gertude, Sainte Brigitte, Saint Ignace de Loyola, Saint Jean-Eudes, Saint Bernardin de Sienne,
Saint François de Sale…)
, et dans le Magistère des Papes (Pie VII, Pie XI, Pie XII).

Certains dévots lecteurs le savent, Sainte Brigitte de Suède (1303-1373) a reçu de nombreuses apparitions de Notre Seigneur et de Notre Dame. Le Sauveur lui fît cette révélation qui confirme la qualité de corédemptrice de la Très Sainte Vierge Marie, par l’union des Cœurs de la Mère et du Fils :
« Le Cœur de ma Mère était comme mon Cœur … c’est pourquoi je puis dire que ma Mère et moi avons opéré le Salut du genre humain avec un même Cœur, en quelque manière ; moi par les souffrances que j’ai portées en mon corps et mon Cœur, Elle par les douleurs et l’amour de son Cœur. »

Deux siècles auparavant, Saint Bernard de Clairvaux, Docteur de l’Église, tout uni qu’il était à Notre Dame, nous donnait une description des propriétés du Cœur de la Mère de Dieu :
« Le Cœur de Marie est une fournaise d’amour qui a sept flammes différentes, sept opérations merveilleuses et progressives :
– Il goûte intérieurement les choses de Dieu
– Il se communique par la Charité
– Cet Amour sépare du Crée
– Il est complaisant envers tous les cœurs éprouvés
– Il jubile par la Louange
– Il transforme en un être nouveau
– Il consomme l’âme dans l’Union à Dieu, son Créateur et son Sauveur »

Le premier point trouve sa justification dans les Saintes Écritures : « Elle méditait toutes ces choses dans Son Cœur » Luc 2:19.
Le deuxième nous évoque la Médiation universelle de Marie, canal de toutes les Grâces.
Le troisième nous parle de la Vertu de détachement des créatures et des biens de ce monde, afin d’éliminer à Son exemple, tous les obstacles à notre sanctification.
Le quatrième : le Ministère de la Miséricorde que Dieu Lui a conféré, tandis qu’à Notre Seigneur Jésus-Christ échoit celui de la Justice.
Le cinquième évoque l’Action de grâce continuelle et toute pure figurée par Son Magnificat.
Le sixième : l’aboutissement de la Parfaite Dévotion Mariale enseigné par Saint Louis-Marie Grignion de Montfort en trois points (s’anéantir/se liquéfier, se mouler en Marie, devenir un autre Christ -donc un Saint-).
Le septième nous fait goûter aux joies célestes dés ici-bas dans l’oraison et la pratique des Vertus pour la Gloire de Dieu.

Mettons nous donc à l’école de ce Cœur brulant d’amour pour nous, prononçons souvent cette oraison jaculatoire que disait Jacinthe, l’une des enfants de Fatima ;« Doux Cœur de Marie, soyez mon salut », en particulier en ce mois d’Août.

Petite anecdote pour achever de convaincre je l’espère. Certains se souviennent de l’Abbé des Gerettes, curé de l’Église Notre Dame des Victoires à Paris. Alors que le contexte post-révolutionnaire et le règne de l’usurpateur Louis-Philippe continuait de déchristianiser la France à petit feu, ce pauvre Abbé vit sa paroisse menacée de mort, faute de paroissiens fidèles aux offices. Le 10 décembre 1836 il fît consacrer sa paroisse au Cœur Immaculé de Marie, le soir même celle-ci était pleine à craquer et est devenu dans les mois venant, l’une des paroisses les plus dévotes du Royaume. Quelle efficacité prodigieuse d’une prière confiante passant par le Cœur de la Reine du Ciel.

Pour conclure, je précède un éventuel reproche qui peut être fait aux dévots aux Doux Cœurs de Marie et de Jésus ; celui de verser dans un naïf sentimentalisme.
Quand les Saintes Écritures parlent du Cœur, elles parlent de l’âme, de la source de l’Amour. Pourquoi est-il convenable et raisonnable de s’intéresser et de nommer ainsi les Cœurs de Jésus & Marie ? La Révélation encore nous donne la réponse :
« Toute la Gloire, toute la beauté de la Fille du Roi est dans son intérieur, au dedans d’elle ».
En effet, si Notre Dame est Toute-Belle et a ravit bien des âmes par Sa beauté extérieure, c’est bien en Son Cœur que réside son trésor, le temple où la Sainte Trinité trouve Sa Complaisance, et c’est en Son Cœur qu’Il nous faut nous réfugier et chercher la Sainteté.

Pour satisfaire à Ses Désirs, ayons à cœur de pratiquer la dévotion réparatrice des cinq premiers samedi du mois conformément à sa demande faîte à Soeur Lucie, témoin de l’apparition à Fatima, qui a si bien parlé du Cœur de Marie et à qui je laisse la conclusion : « C’est dans ce cœur que le Père a enclos Son Fils, comme s’il en était le premier Tabernacle. »

In Corde Mariae
Louis-Antoine, Servus Mariae

Bibliographie :

  • Merveilles opérées par le Cœur Immaculé de Marie, Philippe Legrand
  • Saint Bernard, Œuvres Complètes
  • Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort
  • Dossier Doctrinal et Spirituel de l’Association « Pèlerinage & Tradition » Pentecôte 2017
  • https://laportelatine.org
  • http://leblogdumesnil.unblog.fr/

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