Saint Pie X : Lumière dans les ténèbres

Lors de Sa Canonisation, Notre Saint Père le Pape Pie XII l’a Proclamé « saint et guide des hommes d’aujourd’hui » , « apôtre de la vie intérieure et exemple providentiel pour le monde moderne» .

INTRODUCTION

L’occasion de sa fête est propice à vous livrer quelques pensées sur le Saint Pape que Dieu nous a octroyé au début du XXème siècle, son Pontificat prolifique d’enseignements (1903-1914) nous est profitable pour éclairer les ténèbres de cette crise qui s’abat progressivement sur l’Église et qui semble avoir atteint son apogée depuis le Concile Vatican II.

Je m’appuie en particulier sur deux ouvrages, le premier est une biographie romancée par Guillaume Hümermann « Saint Pie X, le fils du facteur de Riese », le second celui de René Bazin intitulé sobrement « Pie X ». J’ai puisé dans les confidences de l’écrivain français camérier du Pape, Monsieur Camille Bellaigue d’heureuse mémoire. J’ai également annoté ses actes pontificaux : « Lettre de condamnation du Sillon », l’encyclique « Pascendi Dominici Gregis » contre le Modernisme, et autres Motu Proprio sur la Communion fréquente, l’Église de France (« Vehementer »), La Très Sainte Vierge Marie « Ad Diem Illum« , la musique liturgique, ainsi que ses travaux de réforme du Droit Canon qui aboutiront durant le Pontificat de Son successeur Sa Sainteté Benoît XV, avec le bien connu Code de 1917.

J’ai volontairement synthétisé les soixante-huit premières années de sa vie terrestre, elles méritent pourtant qu’on les scrute de plus près, tant tout fût édifiant dans le parcours de cet homme hors-du-commun. Je vous invite à suivre la bibliographie de bas de page pour approfondir, je tenais pour ma part à insister sur son Pontificat qui est l’objet principal de cet écrit.


GUISEPPE SARTO

Il naquit à Riese le 2 juin 1835 et fût baptisé le lendemain, en Italie occupée par l’Autriche, à ce moment précis de l’histoire moderne. Il fût élevé dans un terreau familial propice à porter des fruits de Sainteté : Piété, Pauvreté, Charité Fraternelle, Zèle, Obéissance, Résilience, sens du service, vertus que ses parents lui ont héroïquement transmis par l’exemple quotidien d’enfants de Dieu vivant dans la grâce.
Peu fortuné, c’est le moins que l’on puisse dire, rien ne fût facile pour que le jeune Sarto accède au Sacerdoce, la Providence permit qu’il bénéficia de bourses particulières et de l’aide financière d’autres villageois pour payer son séminaire, fruit de tous ses sacrifices et de son dévouement.
Car en effet, dés son plus jeune âge, il aimait servir la Sainte Messe chaque jour, montrait une dévotion toute ardente et entière à la Très Sainte Vierge Marie, et surtout édifiait son monde par l’alliage de son génie intellectuel et de sa profonde humilité, fruit d’une vie intérieure précoce et assidue. Il parcourait dix kilomètres à pied le matin et le soir pour se rendre à l’école, enlevant ses souliers pour économiser ses semelles, soucieux d’épargner des dépenses supplémentaires à ses parents. Lorsqu’il rentrait au village il accourait vers la Maison du Bon Dieu pour être catéchisé, entendre les offices ou simplement prier.

Il entra au séminaire de Padoue en 1850 où il étudiera durant huit années, jusqu’à ce que lui soit conféré le Sacerdoce le 18 septembre 1858 à la Cathédrale de Castelfranco. Durant ce temps, il eût à faire le deuil de son paternel trépassé en l’an 1853, sa mère Margherita Sarto, se retrouva cheffe de famille, elle fonda avec les plus grandes de ses filles un modeste atelier de couture à la maison pour assurer leur subsistance.
Partout où passait l’Abbé Sarto, il laissait un souvenir indélébile… et une vive douleur, à ceux qui durent voir s’en aller vers d’autres horizons, cet autre Christ qu’ils eurent le privilège de fréquenter et de voir œuvrer. Après avoir exercé la fonction de Vicaire de Tomobolo durant neuf années où encore il opéra des merveilles dans la Sanctification de son troupeau, il fût nommé archiprêtre de Salzano où il exercera un tout aussi long et fécond ministère, sanctifiant, exhortant, élevant, consolant, nourrissant et vêtissent les pauvres et continuant à s’aguerrir dans son ministère.
En 1875 il fût nommé Chanoine de la Cathédrale de Trévise et directeur d’un séminaire de deux-cent-trente élèves. Comme à chacune des promotions qu’il aura à « subir » dans sa vie, il tentera de refuser cette charge, sans succès, car Dieu lui avait mijoté dans le secret de grands desseins. Il commença son discours à ses élèves en leur demandant pardon qu’un pauvre curé de campagne comme lui soit chargé de les enseigner, prétendant qu’on l’avait sur-estimé en lui confiant cette chaire… deux heures plus tard, tous étaient conquis et estomaqués de son discours plein de science et de bon sens évangélique ; « Quel curé de campagne » dît alors l’un d’eux.

En 1879, on lui confia le gouvernement du Diocèse, ses talents et sa sainteté, grand malheur pour lui, furent bientôt vantés jusqu’aux oreilles du Saint Père le Pape Léon XIII,.. qui le convoqua à Rome pour lui conférer l’Épiscopat. L’Abbé Sarto devint alors Monseigneur Sarto, évêque de Mantoue, après son Sacre le 16 novembre 1884 en l’Église Saint Apollinaire. Une fois de plus, l’humble esclave du Seigneur rédigea une lettre au Pape pour tenter de refuser cette charge dont Il se jugeait indigne… peine perdue, l’ascension continue… jusqu’au Ciel en passant par le Saint Siège.


MONSEIGNEUR SARTO

Il est de source sûre, que notre Saint dormait tout au plus, quatre heure par nuit, en règle générale de minuit à 4H… ainsi à mesure qu’il gravissait les échelons ecclésiastiques, il ne fût jamais dépassé et son zèle lui permis de ne manquer à aucune de ses obligations (prière, pastorale, gouvernement, réforme, étude, œuvres de charité…). Encore un exemple à méditer en nos temps troublés où nombreux prétendent que la vie contemplative et religieuse des Abbés nuisent à leur apostolat, menant tant de ministre de Dieu à ne faire plus que du social au détriment de leur vie spirituelle qui demeure le ciment de leur Sacerdoce et l’âme de tout apostolat. Monseigneur Sarto a lui, toujours sacrifié son sommeil pour pouvoir se remplir de Dieu avant d’aller prêcher à ses brebis, élémentaire Sagesse d’un homme qui sait n’être rien sans la Grâce.

Il réforma efficacement son diocèse, resta fidèle à lui-même distribuant toutes ses rentes aux pauvres, comme en son temps Saint Alphonse-Marie De Liguori, il estimait que la rente de l’évêque appartenait aux nécessiteux et qu’il ne devait rien en garder, un bien bel exemple d’humilité, de générosité et de détachement des biens de ce monde.
Il fût appelé au Cardinalat de Venise le 12 juin 1892.
Il revint alors à son village natal, pour retrouver une dernière fois sa chère mère avant son trépas, et y baptiser un grand nombre d’enfants. Il est à noter que durant sa longue ascension, ses deux sœurs le suivaient partout, veillant notamment -en vain- à ce que notre saint ne vida point tout le garde manger et l’argenterie de l’évêché pour les donner aux indigents.
Les intrigues politiques et les relations tumultueuses entre la République Italienne et le Saint Siège retardèrent sa prise de fonction à Venise, ce n’est que le 25 novembre 1894 qu’il officia pour la première fois à la Basilique Saint Marc en tant que Cardinal. On le vît se dédoubler pour être partout à la fois, gardant l’esprit de pauvreté inculqué dés l’enfance par ses pieux parents, il visitait les prisons, les hôpitaux et les hospices afin de soulager les âmes, et sortait toujours à pied tel l’homme simple qu’il fût jusqu’à ce qu’il rejoigne la Béatitude Éternelle.
Son pire cauchemar était encore à venir, lui le fils de facteur qui se serait accommodé de demeurer Curé de Campagne toute sa vie, allait bientôt être appelé par le Seigneur à la fonction suprême. Le 23 juillet 1903, S.S Léon XIII rendît son âme à Dieu, le Cardinal Sarto fît ses valises le 26, pour se rendre au Conclave qui devait débuter le 31 juillet, il ne reviendra jamais à Venise.


PIE X, LE GRAND PAPE

Il ne faisait pas office de favori, la tiare était supposée se disputer entre le Cardinal Rampolla et le Cardinal Gotti, mais les voies du Seigneur sont impénétrables… et de scrutins en scrutins, le nom du Cardinal Sarto finissait par s’imposer à tous comme une évidence… bien aidé par ce véto contre le Cardinal Rampolla, que l’Empereur d’Autriche fît prononcer par la voix de l’Archevêque de Cracovie : Puzyna Kniaz de Kozielsko. Cette intrusion d’un pouvoir temporel dans le Sacré Collège semblait inadmissible aux yeux de tous, mais force est de constater qu’elle eût tout de même son influence sur le résultat. D’ailleurs, fraichement élu Pape, Il y portera remède en ratifiant une Loi prohibant toute ingérence semblable à l’avenir.

Mais il restait un dernier obstacle à son élection, et non des moindres ; c’était lui même. Sa confusion, ses larmes, son refus d’être chargé d’un tel fardeau dont il ne se sentait pas digne. Prenant la tête du scrutin au cinquième tour, il exhorta les Cardinaux de reporter leurs votes sur un autre, entêté qu’il était à échapper à cette responsabilité suprême… Quelques heures plus tard, le Cardinal Sarto fît savoir officiellement son refus en cas d’élection à Monseigneur Merry Del Val qui lui répondit « Éminence, soyez courageuse, le Seigneur vous aidera ».
Le lendemain, le Cardinal Oreglia lui demande solennellement si Il accepte sa charge, il répondit « Seigneur, que ce calice s’éloigne de moi »… et dans un second temps après que le Cardinal eût insisté il finît par céder affligé, mais héroïquement par cette parole : « J’accepte… comme une croix ! ».

Il sera couronné 257ème pape de la Sainte Église Catholique, le 9 août 1903 et prendra le nom de Saint Pie X, hommage à Saint Pie V, au Bienheureux Pie IX, le Pape de son enfance qu’Il a tant aimé et révéré, mais aussi hommage au Cardinal de Poitiers Louis Édouard Pie, dont le nouveau Pontife Romain avait étudié toutes les œuvres salutaires et anti-libérales, nous en verrons bientôt les fruits.

ACTES PONTIFICAUX

« Puisqu’il a plu à Dieu d’élever Notre Bassesse jusqu’à cette plénitude de puissance… Nous ne serons rien d’autre, au milieu des sociétés humaines, que le Ministre de Dieu qui Nous a revêtu de Son Autorité. Ses intérêts sont nos intérêts, leur consacrer nos forces et Notre Vie, telle est Notre Résolution. » Encyclique du 4 octobre 1903

Le Saint Père sera fidèle à cette résolution, Il sera un Pape combattant pour l’honneur de Dieu, faisant fi de l’hostilité qu’Il devra subir pour salaire de Sa loyauté. Face aux proclamateurs d’une fausse paix, d’une paix dans le mensonge, d’une paix dans l’erreur, il répondra en cette même encyclique :
« Le désir de la Paix est dans tous les cœurs, et il n’est personne qui la cherche de tous ses vœux. Mais cette paix, insensé qui la cherche en dehors de Dieu ; car chasser Dieu, c’est bannir la Justice, et la Justice écartée, toute espérance de Paix devient une chimère. »
Les ennemis de notre Sainte Religion, ont toujours du mal à tirer des conclusions de toutes les guerres atroces et et des Révolutions successives depuis 1789, ils feignent de ne point voir que depuis que les sociétés civiles ont peu à peu mis le Bon Dieu dehors, la guerre est permanente… Que les guerres aient fait plus de victimes entre 1789 et 1945 (156 ans) qu’entre l’an 1000 et l’an 1789 (789 ans) ne leur permet malheureusement pas de se remettre en question sur la nécessité de restaurer l’ordre Chrétien.
Restaurer, voilà en un mot le programme de Saint Pie X : « Tout restaurer dans le Christ », car contrairement aux novateurs, nous Catholiques, ne méprisons pas la Sagesse de nos ancêtres et savons que c’est dans le passé qu’il faut trouver des solutions, imiter ce qui a fonctionné, et non se prétendre l’aboutissement de l’homme augmenté, l’homme de progrès qui après des millénaires de civilisation, a enfin compris et trouvé la clef d’une société juste et ordonnée que tous nos anciens bien entendu, ne possédaient guère. La Révolution n’a fait que détruire, il s’agit de restaurer l’ordre Chrétien, vaste programme.


LA MUSIQUE

Avant le triomphe du système Hégélien (thèse/antithèse/synthèse), ce qui était avant tout recherché, c’était « le Beau, le Vrai & le Bien ».
C’est en ce sens aussi que notre Saint Pape consacra sa force de travail à la réforme de la musique liturgique, il était scandalisé qu’à l’intérieur du lieu saint, on puisse entendre des chants médiocres, de mauvais goût qui « ne trouveraient même pas leur place dans un spectacle profane » disait-il.
Il prohiba le chant en langue vernaculaire (vulgaire) durant l’Office, puisa dans le répertoire traditionnel de la Musique Sacré pour codifier le chant liturgique.
« Je veux que mon peuple prie sur de la Beauté ». Il s’était déjà fait les dents sur ce chapitre lorsqu’il fût évêque de Mantoue et Cardinal de Venise.
Il déplorait dans son Motu Proprio du 20 novembre 1903 cette « continuelle tendance à dévier de la ligne droite, fixée par la fin pour laquelle l’art est admis au service du culte. » Il condamnera l’usage de tambour, de la grosse caisse, des fanfares et du piano dans les églises. Que dirait-il aujourd’hui en voyant les messe-kermesses conciliaires et charismatiques, lui qui avait interdit qu’on l’applaudisse à son arrivée dans le lieu saint clamant avec Humilité et justesse : « On n’applaudit pas le serviteur dans la maison du Maître ». Sa sensibilité et son profond respect du sacré lui faisait sentir l’enjeu capital de ces questions là, pour ne point que petit à petit se désacralise le culte par de mauvaises musiques et de bruits incessants impropres à la prière. Aujourd’hui lorsque les païens vont à la messe moderne pour un baptême ou un mariage, ils se moquent de la niaiserie des chants écrits par des grand-mères peu inspirés, comment leur donner tort ?

Moi même, chansonnier de mon état, j’ai du refuser de chanter dans les chapelles prétextant que ma guitare n’avait rien à y faire, souvent incompris sur ce point (même dans la Tradition), mais pourtant certain que cela valait mieux pour l’honneur de Dieu… la musique sacrée et la musique profane (même si celle-ci est pieuse) doivent être séparés. La musique dans le lieu saint doit élever l’âme, si ce n’est pas le cas, laissons plutôt la place au silence au cœur duquel nous pouvons entendre Dieu.

Il cite notre Saint Père le Pape Benoît XIV justifiant ces mesures : « Quelle opinion se fera de nous celui qui venu d’un pays où les instruments ne sont pas admis à l’Église, les entendra dans les nôtres, tout comme s’il s’agissait de théâtre. »
J’encourage par ailleurs, les musiciens qui me lisent à demander l’intercession de Saint Pie X avant toute entreprise musicale (composition, répétition, représentation) , sans oublier bien sûr Sainte Cécile notre Sainte Patronne.


LA POLITIQUE

L’homme étant souvent plus politique que spirituel, il peut se damner par ses erreurs politiques, car le jour où viendra une contradiction entre sa fausse idéologie et sa Religion, il choisira sa chapelle politique au détriment de sa chapelle spirituelle, j’en ai vu maints exemples (à gauche comme à droite), et je l’ai toujours déploré.
Le Saint Père clairvoyant le comprenait et prenait acte, encore Cardinal de Venise il traçait les premières lignes de son combat politique au service du combat spirituel.

« Toutes ces erreurs dites : socialisme, communisme, toutes ces utopies de l’émancipation de la chair, de la réhabilitation de la nature, de l’égalité des conditions, du partage des biens, de la souveraineté de la raison ? Toutes ces monstruosités n’admettent pas la chute de l’homme et sa dégradation originelle, l’existence du Mal et la nécessité du remède… Admettre Jésus-Christ, c’est affirmer la chute originelle et avec elle, l’intervention surnaturelle de Dieu, la Rédemption, l’Évangile, la loi nécessaire de la souffrance et la résignation. » Discours aux Catholiques Sociaux, Août 1896, Venise

Le Sillon, fondé par Marc Sangnier, mouvement dit « catholique-libéral », qui illustre mon propos ci-dessus, n’hésitait pas à prononcer des paroles suspectes d’hérésie pour justifier sa fausse idéologie politique et à contracter des alliances avec les pires ennemis de l’Église. Le Saint Père les a condamné dans sa Lettre à l’épiscopat Français sur le Sillon du 25 août 1910. Voici quelques extraits de son exhortation :

« Il nous faut instaurer et restaurer la société chrétienne sans cesse sur ses fondements naturels et divins, contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine et de la révolte de l’impiété. » 11
 » La doctrine catholique nous enseigne que le premier devoir de la Charité, n’est pas dans la tolérance des convictions erronées, quelque sincères qu’elles soient, ni dans l’indifférence théorique et pratique pour l’erreur ou le vice où nous voyons plongés nos frères, mais dans le zèle pour leur amélioration intellectuelle et morale, non moins que pour pour leur bien être matériel. » 24

« Ils (le Sillon) ne craignent pas de faire entre l’Évangile et la Révolution, des rapprochements blasphématoires qui n’ont pas l’excuse d’avoir échappé à quelque improvisation tumultueuse…. 41
Si Jésus a été bon pour les égarés et les pécheurs, il n’a pas respecté leurs convictions erronées, quelque sincère qu’elles parussent, il les a tous aimés pour les instruire, les convertir et les sauver… À la réalisation de ce bonheur temporel et éternel, Il a mis avec une souveraine autorité, la condition que l’on fasse partie de son troupeau, que l’on accepte sa doctrine, que l’on pratique la vertu et qu’on se laisse enseigner et guider par Pierre et ses successeurs «  42
« La question sociale sera bien près d’être résolue, lorsque les uns (riches/puissants) et les autres (petites gens, ouvriers), moins exigeants sur leurs droits mutuels, rempliront plus exactement leurs devoirs. » 43
« Que l’Église qui n’a jamais trahi le bonheur du peuple par des alliances compromettante, n’a pas à se dégager du passé et qu’il lui suffit de reprendre, avec le concours des vrais ouvriers de la restauration sociale, les organismes brisés par la Révolution* et de les adapter, dans le même esprit chrétien qui les a inspirés, au nouveau milieu crée par l’évolution matérielle de la société contemporaine : car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires, ni novateurs, mais traditionalistes. » 44

*interdiction des corporations par la Loi le Chapelier du 14 juin 1791

Cela remet les choses en place sur la doctrine sociale de l’Église et l’interdiction formelle pour un catholique de s’allier avec les rouges, avec l’esprit de la Révolution et des droits de l’homme, qui sont incompatibles avec notre Sainte Religion. Ils en sont même l’exact opposé. Pour de nombreux lecteurs, j’enfonce une porte ouverte, mais ne sous-estimons pas le nombre de brebis égarés faisant la navette entre la messe moderne, les syndicats et la France Insoumise ou le Parti Communiste en d’autres temps, comme si il cela n’impliquait pas intérieurement de profondes contradictions, que ce soit sur les questions d’ordre sociétales mais aussi d’ordre sociale quoiqu’on en dise. Eux, ont besoin de ce rappel.


PIE X & LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Voyons maintenant, comment notre Saint Père le Pape a courageusement inspiré l’Épiscopat Français, dans la position à tenir face à au drame qui s’est joué en 1905 : la Loi d’Émile Combes de séparation de l’Église et de l’État.
Résumons ; la République a fini par interdire tout bonnement toute congrégation religieuse, tentant de forcer les religieux à abjurer leurs vœux, ils ont spolié un grand nombre de biens du clergé, une fois de plus, fermé des milliers d’écoles catholiques et par la Loi de séparation, demandait à l’Église de France de se constituer en « association » si Elle voulait continuer d’exister et de bénéficier de leur dû financier que l’état leur devait depuis le Concordat (justement en compensation des spoliations de la Révolution Française, l’état versait des sommes à l’Église de France pour rembourser en partie leur dette).
La conséquence pratique de cette exigence du gouvernement Combes, était que l’Église, épouse Divine et Immaculée de Notre Seigneur Jésus Christ, se voyait reléguée au rang d’une commune association, comme si c’était un club de poterie, insulte suprême, se voyait donc privé de son dû comme nous l’avons vu et surtout, obligeait les évêques à prendre leur juridiction non plus du Saint Siège mais de la République… ce qui serait une apostasie semblable à celle des prêtres qui signèrent la Constitution Civile du Clergé à la Révolution.

« Ceux avaient cru tuer l’Église, ou l’asservir en la divisant, s’apercevaient qu’elle avait payé de tous ses biens la rançon de sa liberté, et qu’Elle n’était pas de ce monde » René Bazin

Les deux documents majeurs à consulter pour comprendre l’esprit du Saint Père sur cette question sont « Véhémenter » du 11 Février 1906 et « Gravissimo offici » du 10 août 1906.
Sa Sainteté eût le courage de tenir, de ne rien lâcher, car refuser la proposition de la République, c’était matériellement condamner l’Église de France à la ruine… et pourtant il le fît.
Il s’en remis avec abandon à la Divine Providence et fût récompensé de sa Foi, car non seulement l’épiscopat français se montra digne du courage de son Chef, mais les fidèles également, par de grands sacrifices ont pourvu aux besoins matériels de l’Église de France, lui permettant de surmonter cette crise et cette énième persécution. Cela tenait du miracle, mais c’est arrivé par la Grâce de Dieu.

« La République nous a perfidement mise en demeure de choisir entre la ruine matérielle et une atteinte consentie à une constitution qui est d’origine divine. L’Église a refusé au prix même de la pauvreté de laisser toucher en Elle l’œuvre de Dieu » 5 Janvier 1907

Pie X jubile, dans cette épreuve, de la Force de son clergé qu’il congratule dans une lettre lui étant adressé :
« Nous n’en éprouvons pas moins une joie immense, au spectacle magnifique que vous donnez actuellement et, en vous louant hautement devant l’Église tout entière, Nous en bénissons du fond du cœur, le Père des miséricordes, auteur de tous les biens. »


LA COMMUNION

Nous devons à notre Saint Pape deux réformes d’une importance capitale concernant le Sacrement de l’Eucharistie.
Premièrement, pour mettre fin à un rigorisme excessif menant un grand nombre de Catholique à ne communier que trop rarement, il encouragea les fidèles à s’en tenir à l’enseignement traditionnel de l’Église et de ne plus craindre de s’approcher même quotidiennement de la Sainte Table.
Être en état de grâce, détaché du péché mortel -c’est à dire prendre les moyens efficaces en évitant les occasions de pécher gravement-, et se confesser régulièrement, voila sommairement les trois règles à respecter pour recevoir le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre Seigneur dans les bonnes dispositions. Le Saint Père fût conscient que pour tout restaurer dans le Christ, la communion fréquente d’un grand nombre de fidèles était indispensable.

Je l’avais évoqué dans ma modeste biographie de Monseigneur Marcel Lefebvre, l’œuvre véritablement marquante de Saint Pie X, fût d’encourager la communion des jeunes enfants. En effet, il n’était pas rare, que les jeunes ne reçoivent la Première Communion qu’à l’adolescence, chose risquée quand on se figure les tentations que le démon peut induire dans les esprits juvéniles par la corruption des mœurs se généralisant partout depuis la Révolution.
« Les décrets eucharistique de Pie X sont un des plus grands actes de la Papauté de tous les temps » jugeait René Bazin, vous pouvez lire « Quam Singulari » et « Tridentia Synodus » pour approfondir ce point et grandir en ferveur devant ce mystère de la Sainte Eucharistie, trésor de notre Foi.
Le futur Archevêque de Dakar et fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, Marcel Lefebvre, né en 1905, écrira une lettre au Saint Père pour le remercier d’avoir pu communier à l’âge de six ans en décembre 1911, il recevra en retour une bénédiction pontificale par courrier, Lui qui deviendra un jour le lieutenant de Pie XII.

Déjà du temps où il fût évêque, Monseigneur Sarto sous les supplications d’une mère de famille, avait posé une question sur l’union hypostatique de Notre Seigneur Jésus-Christ, à une jeune fille qui avait répondu avec succès, et s’était vue permise de communier à l’âge de sept ans.
Saint Pie X exhorta les pasteurs du monde entier, d’admettre à la Sainte Table les enfants dés lors qu’ils seraient prêts, dés lors qu’ils seraient conscients de ce qu’ils recevraient en la Sainte Eucharistie, de la grandeur de ce Sacrement.
Le 14 avril 1912, 400 enfants français firent un pèlerinage à Rome pour remercier le Saint Père de ces mesures salutaires, Il leur offrit à chacun une médaille en argent avec dessus gravé « Catholiques et Français toujours, Dieu protège la France »… Ô que le Saint Père aimait notre mère patrie et sa glorieuse histoire, lui qui prophétisa sur Elle ainsi : « Ses fautes ne resteront pas impunies, mais elle ne périra jamais, la fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes. »


CONTRE LE MODERNISME

Nous en arrivons au plus copieux chapitre de cette biographie que j’ai intitulé « Saint Pie X, Lumière dans les Ténèbres ». En effet nous vivons une Crise sans précédent dans l’histoire de l’Église, où les plus hautes autorités favorisent l’hérésie depuis le funeste Concile Vatican II… Concile que l’Esprit Saint a visiblement déserté, pour reprendre les mots de Monseigneur Adam, évêque de Sion.
« Pascendi Dominici Gregis », encyclique du 8 septembre 1907, est l’une des armes principales pour éclairer la crise actuelle et nous indiquer la marche à suivre pour ne pas nous laisser corrompre par « l’égout collecteur de toutes les hérésies » (53) qu’est le Modernisme.

Le Saint Père dissèque cette pernicieuse doctrine qu’Il juge « imprégné jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la Foi Catholique » 2.
« Nulle partie de la Foi Catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre » … Et lorsque Ses Prédécesseurs les condamnaient « Ils courbent un moment la tête pour la relever aussitôt plus orgueilleuse ». 3

Il définit la Philosophie moderniste comme celle de l’immanence vitale : prétendre égale la « conscience religieuse » où la « manifestation de Dieu à nous » à la Révélation. Il rappelle cette sentence du Concile Vatican I « Si quelqu’un dit que l’homme ne peut être élevé à la connaissance et à une perfection qui surpassent la nature, mais qu’il peut et qu’il doit, par un progrès continu, parvenir enfin de lui même à la possession de tout vrai et de tout bien, qu’il soit anathème. » CANON III
Et l’avertissement de Grégoire XIII dans « Singulari Nos » en 1834 :
« Aveugles et conducteurs d’aveugles qui, enflés d’une science orgueilleuse, en sont venus à cette folie de pervertir l’éternelle notion de vérité, en même temps que la véritable nature du sentiment religieux… méprisant les saintes et apostoliques traditions, embrassant d’autres doctrines vaines, futiles, incertaines, condamnées par l’Église sur lesquelles, hommes très vains eux même, ils prétendent appuyer et asseoir la vérité. »

Au numéro 15, il décrit le croyant moderniste : « Pour lui la certitude de Dieu repose sur l’expérience individuelle, il se sépare ainsi des rationalistes, mais pour verser dans la doctrine des protestants et des pseudo-mystiques. » Rappelant la condamnation de Pie IX qui enseignait que toute science est servante de la théologie, il en est ainsi de la philosophie : « Il est de la philosophie, en ce qui regarde la religion, non de commander mais d’obéir, non de prescrire ce qui est à croire, mais de l’embrasser avec une soumission que la raison éclaire, de ne point scruter les profondeurs des mystères de Dieu mais de les révérer en toute piété et humilité. »

Nous sommes là au cœur du désordre actuel, que ce soit celui des modernistes ou des athées et des agnostiques. Le manque criant d’Humilité fait refuser à de nombreux hommes de se soumettre à la Vérité, parce que celle-ci contient des mystères que leur ignorance ne saurait leur faire comprendre… alors paresseux et sûrs d’eux même, ils balaient la Révélation et l’Enseignement de l’Église, les reléguant au rang des erreurs, fâchés de ne point avoir la science infuse. René Bazin nous éclaire dans son rapport au mystère de Dieu avec Sagacité et Humilité :
« Nous avançons lentement et sans sûreté dans cette nuit prodigieuse des volontés souveraines de Dieu, et là où il faudrait un soleil pour tout illuminer, nous ne possédons qu’une mèche soufrée, pétillante, tressée brin à brin, allumée avec peine, que nous appelons la science, et dont nous sommes d’ailleurs fiers, mais ce n’est qu’une mèche.« 

Revenons à l’encyclique dans laquelle Saint Pie X s’intéresse désormais aux théologiens modernistes.
« Il leur importe de rester dans l’Église pour y travailler et modifier peu à peu la conscience commune, avouant par là, mais sans s’en apercevoir, que la conscience commune n’est donc pas avec eux, et que c’est contre tout droit qu’ils s’en prétendent les interprètes. » 37
Il en revient ensuite à S.S Pie IX, histoire d’avertir que sa condamnation n’est qu’une synthèse et un rappel de condamnations déjà prononcés à leur égard, citant « Qui pluribus«  et « Dei Fillius«  : « Ces ennemis de la révélation divine exaltent le progrès humain et prétendent, avec une témérité et une audace vraiment sacrilèges, l’introduire dans la religion catholique, comme si cette religion n’était pas l’œuvre de Dieu mais l’œuvre des hommes, une invention philosophique quelconque susceptible de perfectionnement humain »
« La Doctrine de la Foi que Dieu a révélée n’a pas été proposée aux intelligences comme une invention philosophique qu’elles eussent à perfectionner, mais elle a été confiée comme un dépôt divin à l’Épouse de Jésus-Christ (l’Église) pour être par Elle fidèlement gardée et infailliblement interprétée. »

Depuis Vatican II, la frange libérale des pères conciliaires et leurs dignes successeurs, ne se sont jamais cachés d’être des novateurs. Il est vrai que certains (les conservateurs) prétendent que leurs fallacieuses doctrines peuvent être interprétés à la lumière de la Tradition, comme si celles ci n’entraient pas en contradiction avec Elle. C’est le propre du modernisme que de se parer de formules équivoques, indigestes, incompréhensibles pour discrètement (ou vulgairement) introduire un venin d’erreur dans des textes d’Église, et faire triompher ces erreurs par les interprétations qui s’ensuivront. C’est toute l’histoire post-conciliaire qui le prouve, la plupart interprètent l’œcuménisme, la Liberté Religieuse et la Collégialité de façon hérétique, car les textes tendent à l’interpréter ainsi, d’autres font l’autruche et prétendent que si on avait bien interprété Vatican II, nous n’en serions pas là… refusant ainsi d’admettre que ce Concile est la source de la destruction de l’Église, de la diminution et de la négation du Sacré, de la déchristianisation du monde… source d’où est née une nouvelle Religion qui n’est pas la Religion Catholique mais une pâle et ignominieuse imitation, d’essence maçonnique.

Le Saint Père se lève ensuite contre l’inversion accusatoire de ces margoulins :
« Ils soulèvent le cœur et l’indignation, quand ils accusent l’Église de torturer les textes, de les arranger et de les amalgamer à Sa guise pour les besoins de Sa cause. Simplement ils attribuent à l’Église ce qu’ils doivent sentir que leur reproche très nettement leur conscience. » 43

Plus loin au N°46, Il tire la sonnette d’alarme afin que chacun prenne conscience de la profondeur de la contagion, non très chers lecteurs, le Modernisme n’a pas triomphé à Vatican II sans un travail préalable pénible, constant et zélé de ses propagateurs, entendons le Saint Père qui s’adresse à nous je le rappelle en l’an 1907 :  » À la faveur de l’audace et de la prépotence des uns, de la légèreté et de l’imprudence des autres, il s’est formé comme une atmosphère pestilentielle qui gagne tout, pénètre tout et propage la contagion. »

Il en appelle à la raison des catholiques, et rappelle que « L’émotion et tout ce qui captive l’âme, loin de favoriser la découverte de la Vérité, l’entravent ». 54
Le Modernisme est l’arme du serpent pour parvenir au succès de l’entreprise des Carbonari « Le Triomphe de l’idée révolutionnaire par le Pape », nous savons aujourd’hui qu’ils y sont parvenus, mais Saint Pie X eût raison de nous exhorter à agir avec droite raison et non avec émotion pour nous défendre d’un tel malheur, car le propre de Satan est de séduire, et non de convaincre.

« Nulle route qui conduise plus droit ni plus vite au modernisme que l’orgueil » 57
Alors il averti ses ouailles, et en particulier ceux qui ont la charge des âmes :
« Sondez soigneusement par vous même, où par les directeurs de vos Séminaires les jeunes clercs ; ceux chez qui vous aurez constaté l’esprit d’orgueil, écartez les sans pitié du Sacerdoce. » 57b

Voyez avec quelle agressivité et quelle force le Saint Père voulut prendre ce problème à bras le corps, comme s’il pressentait que la Sainte Église n’avait jamais été autant en danger. C’est en ce sens qu’il exhorta chaque prêtre de prononcer le serment anti-moderniste dans son Motu Proprio Sacrorum Antistitum du 1er septembre 1910… serment abrogé par le Pape Paul VI en 1967, deux ans après la clôture du Concile, avec toutes les conséquences ravageuses que l’on connaît.

« C’est de l’alliance entre la fausse philosophie et la foi qu’est né, pétri d’erreur, leur système » fustige Saint Pie X au N°58

Enfin au N°61, il conclut par le remède qu’il oppose à cette erreur qui menace de pervertir notre Sainte Religion : « Trois choses leurs font obstacle : la philosophie scolastique, l’Autorité des Pères de la Tradition et le Magistère de l’Église« .

Voilà ce que nous, fidèles à la Tradition de l’Église, à la suite de nos évêques et de nos prêtres, suivons comme un phare dans la tempête pour continuer l’Église Catholique, accusés de toute part d’être schismatiques, nous proclamons encore à la suite notre évêque bien-aimé et regretté Monseigneur Lefebvre : « Ce n’est pas nous qui sommes schismatiques, c’est la Rome Moderniste qui se sépare de 2000 ans d’Église… Nous ne pouvons pas contribuer à détruire l’Église avec les autres. »

Puissent ces quelques rappels sur l’enseignement de Saint Pie X, le plus grand pape de l’ère moderne, ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent pas voir et s’entêtent à nous combattre et nous préférer les apostats qui ont découronné Notre Seigneur Jésus-Christ.


Vierge très sainte, qui avez plu au Seigneur et êtes devenue sa mère, vierge immaculée dans votre corps, dans votre âme, dans votre foi, et dans votre amour, de grâce, regardez avec bienveillance les malheureux qui implorent votre puissante protection.
Le serpent infernal, contre lequel fut jetée la première malédiction, continue, hélas ! à combattre et à tenter les pauvres fils d’Ève.
Ô vous, notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate, vous qui avez écrasé la tête de l’ennemi dès le premier instant de votre conception, accueillez nos prières, et,nous vous en conjurons, unis à vous en un seul cœur présentez-les devant le trône de Dieu, afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches qui nous sont tendues, mais que nous arrivions tous au port du salut, et qu’au milieu de tant de périls, l’Église et la société chrétienne chantent encore une fois l’hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.
Ainsi soit-il.

Prière de Saint Pie X à l’Immaculée Conception

LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE

Lors de Sa première année de Pontificat, dés février 1904, S.S Pie X eût à cœur , pour préparer le cinquantenaire de la Proclamation du Dogme de l’Immaculée Conception par Pie IX qui devait avoir lieu le 8 décembre suivant, de nous faire bénéficier de Ses enseignements sur la Très Sainte Vierge Marie dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février.
L’empreinte Montfortaine est palpable, ainsi qu’une connaissance profonde de tous les écrits majeurs des Saints traitant de Notre Dame.
Il nous confirme, que tous les Justes, les Patriarches et les Prophètes de l’Ancien Testament avaient eux aussi, une dévotion mariale. Au même titre que Notre Seigneur a dit « Abraham s’est réjoui de ma venue ». tous se sont réjouis de la Nouvelle Ève : la Très Sainte Vierge Marie.

« Marie occupe la pensée de Noé dans les flancs de l’arche libératrice ; d’Abraham empêché d’immoler son fils ; de Jacob, contemplant l’échelle où montent et d’où descendent les Anges ; de Moïse, en admiration devant le buisson qui brûle sans se consommer ; de David, chantant et sautant en conduisant l’arche Divine ; d’Élie, apercevant la petite nuée qui monte de la mer. Et sans nous étendre davantage, nous trouvons en Marie, après Jésus, la fin de la Loi, la vérité des images et des oracles. »

Le Saint Père nous livre des rappels fondamentaux qu’Il fortifie de Son Autorité Suprême concernant la nécessité de la dévotion mariale : « Qu’il appartienne à la Vierge, surtout à elle, de conduire à la connaissance de Jésus, c’est de quoi l’on ne peut douter. Non, personne au monde comme Elle n’a connu à fond Jésus ; personne meilleur maître et meilleur guide pour faire connaître Jésus »

Plus loin il affirme sans ambiguïté les qualités de Corédemptrice et de Médiatrice de Toutes les Grâces, que tous les vrais dévots de Notre Dame lui prêtent, malgré les grincements de dent que cela suscite chez les faux dévots et les ennemis déclarés de l’Immaculée. Après s’être étendu sur cette relation étroite entre Notre Seigneur et Notre Dame durant leur vie terrestre, Il enseigne ceci : « La conséquence de cette communauté de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus, c’est que Marie mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l’humanité déchue, et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par Sa mort et par Son sang. »

Cet écrit qu’il nous a laissé apporte la douceur à l’âme et enflamme notre confiance en la Très Sainte Vierge Marie, seule une petite apostrophe aux hérétiques protestants est à noter : « Infortunés qui négligent Marie sous prétexte d’honneur à rendre à Jésus-Christ. Comme si l’on pouvait trouver l’Enfant autrement qu’avec la Mère. » La Correction est un Acte de Charité, et Notre Saint Père en fût rempli, c’est pourquoi Son Magistère nous laisse un héritage si abondant et si précieux dans le combat que nous menons.


CONCLUSION

Alors que la Première Guerre Mondiale qu’Il pressentait vient d’éclater, Notre Saint Pape envoie une dernière « Prière pour la paix » à tous les Catholiques du monde le 2 août 1914… Nous savons que cette guerre, la pire de toutes, aura décimé la population catholique européenne, mais aura aussi était le théâtre de tant de miracles obtenus par la Médaille Miraculeuse, l’intercession de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, d’une piété héroïque de nombreux poilus, de l’Apparition de Notre Dame de la Marne forçant les Allemands à faire demi-tour et de la Consécration des Armées de France au Sacré Cœur par le Maréchal Foch, nous donnant la victoire.. Nonobstant, cette guère fût un désastre, une boucherie, un point de non retour semble t-il, il y eût un avant et un après. Notre héros n’eût pas à en subir toutes les atrocités ici bas, il rendra son âme à Dieu le 20 août suivant après avoir reçu les derniers sacrements par le Prélat Sacriste.

Quelle vie édifiante, quelle œuvre salutaire, quelle bataille acharnée contre les forces démoniaques, l’esprit du monde moderne, matérialiste et nihiliste, a mené notre Soldat de Dieu, ou devrais-je dire notre Général en Chef, qui un siècle plus tard éclaire encore nos ténèbres.
Sûr en mon cœur qu’Il veille sur tous ceux qui professent la vraie Foi Catholique, qui pleurent et qui prient chaque jour le Seigneur par Son Intercession, pour qu’Il nous donne un Saint Pape, de Saint Prêtres, de Saintes Vocations Religieuses et de Saintes Familles Catholiques.
Que par Lui et par la Très Sainte Vierge Marie, Notre Reine et Mère Immaculée, Dieu nous exauce, afin d’accomplir ce que Saint Pie X appelât de ses vœux, en faisant même Sa Devise Pontificale : TOUT RESTAURER DANS LE CHRIST.

Louis-Antoine de Partout, Servus Mariae


BIBLIOGRAPHIE :
« Saint Pie X, le fils du facteur de Riese » Guillaume Hümermann
« Pie X », René Bazin
Témoignages de Camille Bellaigue
Encycliques « Vehementer » et « Gravissimo offici » (l’Église de France)
Encyclique « Pascendi Dominici Gregis » (Modernisme)
Encyclique « Ad Diem Illum » (Sainte Vierge)
Encycliques « Quam Singulari » et « Tridentia Synodus » (Communion)
Lettre à l’épiscopat Français sur le Sillon (Catholicisme Libéral)
Motu Proprio « Sacrorum antistitum » (Serment Antimoderniste)
« Monseigneur Lefebvre raconté par ses proches« , Bernard Tissier de Mallerais
Vie de Saint Pie X : La Porte Latine

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