« Triomphons du mal par le bien »

En ce 25 Janvier de l’an de Grâce 2023, la liturgie de la Sainte Église célèbre la Conversion de Saint Paul, heureuse occasion de revenir brièvement sur la vie et l’œuvre de ce grand Apôtre du Christ.

Saül était présent lors de la lapidation du premier martyr chrétien : Saint Etienne. Dans le mauvais camp à ce moment-là, celui des Juifs dont le cœur voilé et obscurci se refusait à reconnaître en Notre Seigneur le Messie attendu et tant annoncé dans les Saintes Ecritures, par la bouche du prophète Isaïe notamment. C’est sur le chemin de Damas où il avait été missionné par le Sanhedrin pour capturer, emprisonner et occire d’autres chrétiens qu’il eu le privilège de rencontrer le Christ glorieux qui l’avait choisi pour une grande mission d’apostolat, commençant sa réprimande par ces paroles : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Actes IX-4

En tant que converti, comme beaucoup de mes frères qui sont dans ce cas, ma dévotion envers Saint Paul est singulière. Être converti est une grâce inestimable mais aussi un mystère qui nous fait nous demander chaque jour ; Pourquoi moi, Seigneur, et pas un autre ? Pourquoi avoir choisi comme pauvre serviteur celui qui vous a tant offensé et méprisé, qui est si misérable et incapable de tout bien par lui-même. Le zèle du converti est une formule que l’on entend souvent, qui se vérifie et aide à comprendre les motivations et les causes des agissements peu communs de certains chrétiens enflammés par l’amour de Notre Seigneur et de Sa Sainte Croix, revenons donc à Saint-Paul.

Après avoir répondu fidèlement à la grâce qui lui fût faite (il n’a pas eu besoin de croire sans avoir vu), il a répandu mieux que personne la Bonne Nouvelle passant par la Grèce et ses îles, pour finir martyr à son tour dans la ville Eternelle sous le règne de Néron. Ses écrits sont datés de 56 à 62 après Jésus-Christ, ce sont les traces les plus anciennes du corpus qui forme le Nouveau Testament.
Grand savant avant même de recevoir l’onction du Saint-Esprit par Ananie, il parlait l’Araméen, l’Hébreu, le Grec et le Latin et possédait une solide formation philosophique et littéraire. On le surnomme « L’Apôtre des Gentils », car à chacune de ses arrivées dans une ville après s’être adressé au préalable aux Juifs, dont l’orgueil empêchait qu’ils se soumettent amoureusement au Saint Évangile, il s’en allait finalement vers les païens dont un grand nombre se convertissaient par sa brillante prédication. Il est en soit le premier Docteur de l’Église car ses écrits viennent éclaircir, approfondir, et clarifier bien des mystères de la Foi Catholique, et c’est par lui que commence le Magistère honni par de nombreux hérétiques et schismatiques.

Dans l’épitre du 3ème dimanche après l’Épiphanie, que nous avons eu la chance d’entendre il y a de cela trois jours, il développe ce commandement si difficile mais si exquis à l’âme qui s’y soumet d’aimer ses ennemis.

Ne faîtes pas justice à vous-même, mes bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu ; car il est écrit : « à Moi est la vengeance, c’est Moi qui rétribuerais » dit le Seigneur. Au contraire si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif donne-lui à boire ; car, agissant ainsi, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bienRomains XII-17

Ce commandement est sans doute la plus fine fleur du message laissé pour nous par le Verbe Incarné.
Saint Paul est souvent dépeint comme un moraliste intransigeant et un misogyne non repenti par nos contemporains hypnotisés par cette fable illusoire de l’Égalité. Mais ce qui est bien souvent omis, c’est qu’il est l’Apôtre de la Charité, en témoigne le Chapitre 13 de la Lettre aux Corinthiens :

« Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

  La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais. »

Il est toujours opportun de revenir sur ces sages paroles. Je vous invite donc mes biens-chers frères en Christ, ainsi que ceux qui me lisent et qui ne L’ont pas encore trouvé et que le Bon Dieu ne se lasse pas d’attendre, à vous pencher sur les Lettres de Saint-Paul et à les méditer. Pour en tirer des fruits, progresser dans la vertu, dans la recherche de notre Tout qu’est le Très-Haut, afin d’amoindrir la misère de ce bas-monde, et les peines infligées au Sacré-Cœur de Jésus.

Que la Très-Sainte Vierge Marie, Reine des Apôtres, vous garde en son sein maternel pour vous dispenser la grâce et la lumière pour avancer toujours en toute Vérité dans le Bien. Ainsi soit-il

Louis-Antoine, Servus Mariae

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