Chers soldats du Christ,
Nous sommes ici-bas de passage, en chemin vers la voie du ciel, désireux d’appartenir à l’Église triomphante. Mais il est une étape intermédiaire : il s’agit de l’Église souffrante, car “Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés (CEC 1030)” : à l’occasion du mois de novembre, dédié à ce lieu témoin de la justice et de la miséricorde infinie de Dieu, nous allons en rappeler la raison d’être.
Notre Propre Sanctification
“Si le pécheur se repent et se confesse, le pardon du Seigneur descend sur lui par sa grâce sacramentelle. Qu’arrive-t-il alors? Les fautes sont pardonnées, l’amitié est rendue, il reste la peine faite au bon Dieu qu’il faut expier : ou en ce monde par la pénitence, la prière, les messes… ou dans l’autre par les souffrances du purgatoire. “Après de longues années d’égarement, quel effroyable, quel long purgatoire l’attend ! Quelle énorme dette il devra solder à la Justice Divine.” [1]
Dans sa grande miséricorde, le Dieu Tout-Puissant a racheté le péché originel commis par Adam & Eve par le sacrifice de la 2e personne de la Trinité, Jésus-Christ, mort sur une croix en ayant pris sur Lui tous nos péchés. Nous faisons partie de l’Église militante, dans la mesure où nous sommes ici-bas en combat contre les démons qui veulent nous empêcher de prendre leur place au ciel et contre nous-même, plus précisément contre notre nature et les traces laissées par le péché originel en nous ( la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie 1 Jean 2, 16 ). Mais dans sa grande justice, Il laisse à l’âme son libre choix entre le bien et le mal et nous devons donc coopérer, prendre une part active à son sacrifice. C’est pourquoi si nous ne regrettons pas nos péchés et que nous ne (nous) combattons pas ici-bas, Dieu permet que nous payons la dette causée par ceux-ci au Purgatoire.
“Est-ce que vous faites pénitence? Chrétiens, que vous soyez innocents, ou que vous ayez conservé la pureté de votre baptême, comme saint Louis, combien n’avez-vous pas à vous reprocher de fautes vénielles qui vous constituent débiteurs envers Dieu? […] Les mortifications et les indulgences peuvent nous préserver ou nous délivrer du purgatoire. Mais il y a si peu de chrétiens qui se mortifient et qui jeûnent! Ceux qui sont les plus coupables sont précisément ceux qui font le moins de pénitences.” [1]
Faisons bon usage de ce passage, cet exil dans cette vallée de larmes : demandons la contrition pour nos péchés, regrettons-les et expions volontairement par la pénitence et la mortification. Là-bas, les regrets et les remords tourmentent l’âme qui est comme rongée par le vers de sa conscience (de manière provisoire, contrairement à l’Enfer où cette peine est éternelle). Que d’années voire de siècles de souffrances pouvons-nous donc éviter en portant notre croix avec amour ! Faisons nôtre cette prière :
“ Je veux enfin régler mes comptes avec Dieu, je veux profiter du temps que me laisse sa Miséricorde pour satisfaire à sa Justice ; je veux acquitter les dettes qu’il m’est si facile de solder avec un peu de générosité et d’amour. Âmes du purgatoire, venez à mon aide. Demandez-moi l’esprit de pénitence, je demanderai pour vous soulagement et consolation.” [1]
Le Salut des âmes & La plus grande gloire de Dieu
“Au purgatoire, le temps de la miséricorde n’est plus ; le règne de la Justice a commencé. Les supplications réitérées n’ont aucune efficacité ; lorsque la dette aura été entièrement acquittée par la souffrance, l’âme s’envolera vers le Ciel.” [1]
Bien que l’inscription “Défunts” se trouve encore sur nos calendriers au jour du 2 Novembre, on méconnaît l’invitation de la Sainte Église à non seulement les visiter mais aussi faire venir un prêtre pour bénir leurs tombes pour leur fête, et à obtenir une indulgence plénière applicable à ceux-ci pendant l’octave de la Toussaint. On les pleure quelques jours, voire quelques mois, mais les années passent et on ne s’en souvient plus : autrefois étaient dîtes des messes de huitaine (le 1er dimanche après les obsèques), de trentaine (un mois après) et d’anniversaire (un an après) pour le repos de l’âme de nos proches. Entendez-vous les reproches, d’outre tombe, des âmes de vos défunts retenues en purgatoire et pour lesquels ni vous ni personne d’autre ne prie guère? “Il resteront toujours vivants dans nos cœurs”, disiez-vous, mais vous soucierez vous de leurs âmes perdurant dans l’éternité, dans ce lieux de douleurs, et qui se désespèrent de voir les jours innombrables qu’elles y ont déjà passé et où il leur semblent qu’elles croupiront sans fin?
Comment réparer cela? Songez à l’impuissance de ses âmes sur leur sort : elles ne peuvent raccourcir la durée de leur peine ni en soulager l’intensité : c’est donc plus qu’un acte charitable, mais un devoir pour nous et pour la justice divine de les aider, elles sauront vous remercier et penseront à vous quand elles seront parvenues au repos éternel. Les moyens sont nombreux : prières, aumônes, indulgences, messes, chemin de croix, souffrances & sacrifices offerts pour elles : ne manquez pas d’attendrir la justice de Dieu à leur égard et par la même occasion à votre égard ! Faisons bon usage de la communion des saints, soit par définition de l’union tous les fidèles baptisés quels que soit leur état : cette solidarité à travers l’espace et le temps contribuant au bien de tous est un réel don du ciel.
Le péché étant une injure envers Dieu (tout particulièrement du Ier au IIIe commandement), une offense infinie, la réparation requise, la dette est forcément colossale. De plus, les conséquences de biens des péchés (du IVe au VIIIe commandements) rejaillissent également sur notre prochain (ex : péché de 2 fiancés par fornication) ou sur nos concitoyens (ex: péché public des chefs d’état en légalisant l’avortement), ce qui ajoute à l’injure du péché d’une âme (Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer. Matthieu 18, 6). Voilà 2 raisons pour lesquelles le purgatoire peut s’allonger jusqu’à durer des siècles, ou dans le pire scénario jusqu’à la fin du monde (cf Notre-Dame de Fatima) pour certaines âmes.
Je ne peux que vous recommander d’acquérir le livret [1] “Un Mois avec les Âmes du Purgatoire” de l’abbé Berlioux, qui propose une série de méditations, d’explications et de prières sur 30 jours (à l’occasion du mois qui leur est dédié ou à tout autre moment de l’année, à la perte d’un proche par exemple) ; il est disponible pour une somme modique dans la plupart des libraires catholiques (de quoi en offrir à vos proches) ou ici en version numérique. Vous pourrez également vous procurer cette très belle version illustrée pour enfants “Mes amies les âmes (Novembre avec les âmes du Purgatoire). Pour les débutants, une neuvaine est déjà un très beau geste, cette prière (qui se trouve dans le livre) est particulièrement adaptée :
“Seigneur Jésus, prenez en pitié les âmes détenues en purgatoire, pour le salut desquelles Vous avez daigné prendre notre nature humaine et subir la mort la plus douloureuse. Ayez pitié de leurs aspirations brûlantes à vous voir, ayez pitié de leurs larmes de repentir, et par la vertu de Votre Passion, remettez leur les peines encourues par leurs offenses. Très doux Jésus, que Votre Sang descende sur ces chères âmes! Qu’il abrège leur temps d’expiation et qu’elles puissent bientôt être appelées auprès de Vous dans l’Éternel bonheur! Ainsi soit-il.”
Prenons de saintes habitudes : lorsque nous passeront devant un cimetière ou un cortège funéraire, implorons le secours divin pour les âmes par cette oraison jaculatoire : « Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. » N’oublions pas de solliciter pour elles l’intercession de Notre-Dame, qui apporte joie et soulagement lors de ses visites au Purgatoire, et qui délivre le samedi suivant leur trépas celles qui ont porté son scapulaire (du Mont Carmel, tout en respectant les dispositions requises) durant leurs vies : propageons l’usage de ce sacramental.
Via ad Salutem, ad Majorem Dei Gloriam
On ne pense pas assez aux âmes du Purgatoire..;d’autant que peut-être nous en ferons partie après notre mort…Il n’y a rien de plus salutaire à une âme de pécheur que cette pieuse dévotion…. Notre salut en dépend! Ce que nous prodiguons aux âmes du Purgatoire, en réalité nous le prodiguons à nous-même car ces saintes âmes une fois délivrées feront tout pour adoucir nos peines et raccourcir ce temps de souffrances!