Vénérer le Très Précieux Sang

Dévots lecteurs,

Un nouveau mois succède harmonieusement à celui du Sacré-Cœur de Jésus, où nous vénérons le Précieux Sang par lequel le Seigneur nous a racheté. « Il existe une relation intime entre le cœur et le sang, non seulement parce que du cœur ouvert de Notre Seigneur a jailli du sang et de l’eau (Jean 19, 31-37) mais parce que le premier calice où le Sang divin fut consacré fut le cœur du Verbe Incarné.” [1] Honorons le désir ardent qu’a Jésus-Christ de voir toutes les âmes participer à la dévotion de son Très-Précieux Sang.


Le vénérer par des prières

Saint Gaspard del Bufalo fut à Rome l’apôtre de la dévotion au Précieux Sang, dévotion nécessaire pour notre salut, et nous lui devons Le Mois du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ que je vous encourage à prendre comme support de lecture spirituelle quotidienne ce mois-ci. En plus des méditations, vous y trouverez bon nombre de prières composées par lui ; pourquoi ne pas réciter celle des Sept Offrandes du Précieux Sang de Jésus-Christ au Père éternel (p. 51 ou directement ici) ? 

Sans vous inviter à aller vénérer les reliques du précieux sang se trouvant à la Basilique de Mantoue, à celle de Saint-Jean de Latran à Rome ou encore à celle du Saint-Sang de Bruges, une simple visite au Tabernacle le plus proche de chez vous suffira afin de vénérer le prix de notre salut. Offrez-lui la récitation des Litanies du Très Précieux Sang ainsi que cette courte invocation : “Père Eternel, je vous offre le très Précieux-Sang de Jésus en expiation de mes péchés, et pour les besoins de la Sainte Eglise.” 

Inspirons-nous des Litanies pour en tirer quelques oraisons jaculatoires : au cours de nos activités, lançons de beaux cris du cœur tels que “Sang du Christ, sauvez-nous.” Lorsque nous utiliserons l’eau bénite pour nous signer, nous pouvons ajouter à ce sacramental : “Par cette eau bénite et Votre Sang adorable, ô mon divin Rédempteur, lavez et purifiez mon âme de tous ses péchés” et lorsque nous croiserons un crucifix : “Par votre Précieux Sang et vos Saintes Plaies, lavez mon âme et purifiez là de ses péchés”.

Le vénérer par les sacrements

“Le Sang du Cœur de Jésus est comme l’âme [du sacrement de pénitence]. C’est un composé céleste de sainteté qui purifie, de tendresse qui adoucit et qui console, de compassion qui touche, qui fait fondre les cœurs, d’ardeur sacrée qui réchauffe, enfin, et par-dessus tout, d’amoureuse charité. Voilà ce qu’est la confession, cette confession qui fait tant peur à ceux qui n’ont pas le bonheur de « croire à l’amour qu’à pour nous le bon Dieu. Un jour, en revenant de se confesser, Sainte-Catherine de Sienne écrivait cette profonde parole : j’ai été au Sang du Christ. Aller au Sang de Jésus, n’est-ce pas aller à son cœur, c’est-à-dire à la source et au foyer de son amour ? Et il y a des hommes, des chrétiens, qui en ont peur ! Ô Sang Divin, sang d’amour et d’infini miséricorde ! c’est précisément parce que je suis pêcheur que j’accours à vous. C’est pour moi que vous coulez ; c’est moi que vous attendez, comme le père de l’enfant prodigue attendait son pauvre fils. Oui, j’irai à vous, ô sang purificateur et sanctificateur ! J’irai à vous avec un cœur très contrit et très humilié sans doute, mais aussi avec un cœur plein de confiance. Quelle joie d’avoir ce trésor de la confession !“ [2] 

Heureux celui qui pleure ses péchés et les lave dans le Sang rédempteur de Jésus ! Allons au Sang de Jésus ce mois-ci, et si nous y allons déjà régulièrement, améliorons nos confessions afin de mieux lui rendre hommage, lui qui,  par ce sacrement, purifie nôtre âme de ses péchés. 

“Dans le saint sacrifice de la messe on offre chaque jour le très-précieux sang de Jésus Christ pour les mêmes fins qu’il fut offert sur le Calvaire. Contemplons les victoires que Jésus-Christ a remportées par l’effusion de son précieux sang : le sang très précieux de Jésus remédie aux grands et horribles maux qu’occasionne le péché, rachète l’âme de la servitude du péché et la purifie lorsqu’elle a été souillée par le péché. Le sang très-précieux de Jésus-Christ nous purifie dans le sacrement de Baptême et dans le sacrement de la Pénitence. Le sang précieux de Jésus nous alimente dans la très-sainte Communion,  et remplit l’âme de douceur et de paix. Il nous obtient le don de la persévérance, et soulage les âmes du Purgatoire. Le sang très-précieux de Jésus-Christ nous ouvre l’entrée du paradis et nous donne la vie éternelle perdue par le péché.” [2]

“À l’autel, le prêtre de Jésus tient en ses mains consacrées le corps et le cœur du Fils de Dieu ; et dans le saint calice, il contemple, il boit le sang même qui, du Sacré-Cœur, vivifiait la chair du Verbe incarné. Et comme l’Eucharistie est, par-dessus tout, le mystère de l’amour, on peut dire que le prêtre catholique est véritablement le consécrateur, le dépositaire et le dispensateur du Sacré-Cœur de Jésus. Chaque jour en communiant il reçoit en lui ce divin cœur, ce sang adorable. Il le reçoit, et nous-même, quand nous communions, nous le recevons aussi, avec toutes ces flammes, avec tous ces embrasements. Oh ! quel foyer d’amour que la communion, où l’on mange, où l’on boit l’amour éternel, Jésus-Christ, la chair, le cœur et le sang glorifiés de Jésus-Christ.” [3]

Efforçons-nous de songer à tous ces aspects lors de l’assistance à la Sainte Messe, pour tâcher de mieux appréhender le mystère de la foi, et rendons nos communions plus ferventes. Ce Sang, qui apaisa la juste colère de Dieu afin de nous accorder le pardon, se trouve être également une terreur pour le démon : 

“On connaît ce trait de la vie de saint Edmond, qui, tenté et tourmenté par le démon, s’arma courageusement, pour combattre, des mérites du sang de Jésus-Christ, et ayant adjuré le démon, au nom de la Passion et du sang de Jésus-Christ, de confesser ce qu’il craignait le plus, celui-ci lui répondit: «Ce que tu viens de nommer, c’est-à-dire le Sang Très Précieux de Jésus-Christ». Tant est vraie cette assertion de saint Jean Chrysostome, que ce sang tout-puissant met en fuite les démons. (Vie de saint Edmond).“ [2]


Sachons faire du Précieux Sang un allié dans notre combat spirituel, comprenons la nécessité de réveiller en nos cœurs une fervente dévotion envers le gage de notre Rédemption et la cause de nos victoires, et de mettre en lui la plus vive confiance. « Ils ont vaincu le dragon par le sang de l’Agneau.» (Apocalypse 12, 11) : que la Très-Sainte Mère de Dieu, premier tabernacle de son Divin Fils, intercède pour nous auprès de Lui afin que cette promesse soit réalisée en nous.

Via ad Salutem, ad Majorem Dei Gloriam


[1] missel des fidèles, explications de la fête du Très Précieux Sang par le Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

[2] Le Mois du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ de Saint Gaspard del Bufalo 

[3] Le Sacré-Cœur de Jésus de Mgr de Ségur

Publié par ViaAdSalutem

Auteur catholique, d'articles sur la sanctification et le progrès spirituel ad Majorem Dei gloriam

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