« Le vrai cœur de l’homme, c’est sa volonté »

Mes bien chers frères,

C’est de cette affirmation qu’est né mon désir de vous parler de la volonté.
Au beau milieu d’une retraite mariale montfortaine, j’ai souvenance de l’avoir entendu de la bouche de l’Abbé qui la prêchait.
Commençons par une simple opération.
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous enseignait que “L’homme vaut ce que vaut son cœur”. Juxtaposant ces deux propositions, on en conclut forcément que la valeur d’un homme réside dans l’usage qu’il fait de sa volonté, et en rien d’autre.

“Savez-vous quand l’on est réellement spirituel ? Quand on se fait esclave de Dieu ?” Sainte Thérèse d’Avilla

Ce n’est pas autre chose qu’enseigne le Père de Montfort, à la suite de Jean de Saint Sanson (Réformateur des Carmes), Michel de Saint Augustin et de Marie de Sainte Thérèse. L’esclavage à la Sainte Vierge et l’esclavage à Dieu, c’est le même chose, car la volonté de Notre Dame est conforme en toute chose à la volonté de Dieu. Et quel don plus grand de notre part, que de livrer l’intégrité de notre volonté à Jésus par Marie ?

La grâce, on le sait, est donnée par Le Créateur à tous les hommes sans exception.
Par ailleurs, nous savons que nul ne Lui ayant demandé quelque chose par la Très Sainte Vierge Marie n’a été rebuté (cf Saint Bernard de Clairvaux), recourir à elle est absolument infaillible pour obtenir la grâce actuelle permettant de remporter un combat petit ou grand. C’est alors que notre volonté intervient, dans notre consentement ou notre résistance à la grâce. 
Notre corruption liée au péché originel est la cause de notre rebus naturel à répondre à celle-ci, il nous faut alors posséder certaines armes nous permettant de coopérer à cette grâce.

Pour puiser des forces nous permettant de faire le choix qui plaira le plus au Créateur, il est bon de se figurer, que quand un Dieu si bon permet que nous soyons éprouvés, c’est que nous sommes forcément capable de vaincre.
Le perpétuel recours que j’ai évoqué dans un précédent article est une arme de choix pour désamorcer les tentations du quotidien, par exemple, par cette oraison jaculatoire : “Ô ma Très Sainte Mère, venez en mon cœur pour me calmer “.
Ainsi au lieu d’être guidé par les mauvaises passions, qui ne sont jamais de bon conseil, nous le serons par la Mère de la Sagesse Éternelle.

“Jetez ma Bien-Aimée les racines de toutes vos vertus sur mes élus” Le Secret de Marie

C’est par le mouvement de notre volonté que nous pouvons cueillir des mérites à offrir à notre Souveraine Maîtresse qui les appliquera à qui elle voudra, pour la plus grande gloire de Dieu. C’est aussi par ce même mouvement qui coûte à notre ego, que nous pouvons réparer nos innombrables fautes.*

*Le Sang de Notre Seigneur qui nous est appliqué par le sacrement de pénitence et par la Sainte Eucharistie, est en vérité la cause efficiente de la réparation de nos péchés. Mais une fois encore, Dieu attend notre coopération pour nous appliquer les mérites glanés par Son Fils sur la Croix.

Si l’homme vaut ce que vaut son cœur, et que son cœur est sa volonté, il est juste de penser que le jugement portera sur nos intentions, la sincérité de notre ferme-propos, la persévérance et l’espérance véritable en un Dieu qui peut nous transcender et faire enfin de nous des justes… autrement dit, “opérer en nous des merveilles”, comme le chantait Notre Dame dans son Magnificat.
Il s’agit alors de nous disposer à cette opération miraculeuse, de préférence par une fidélité à la pratique de sacrements, au rosaire et à l’oraison.
De manière plus générale, régler sa vie spirituelle, pas forcément sur des bases trop élevées et exigeantes, mais en restant fidèle que ce soit dans la consolation ou la désolation, fait de notre cœur un terrain propice à ce que Notre Mère et son époux l’Esprit-Saint s’y établissent. Si il est bien entendu plus parfait de dire un Rosaire entier tous les jours, la constance à dire avec amour et confiance, 3 Ave le matin pour obtenir la persévérance finale, et 3 le soir pour obtenir la pureté, peuvent être décisif dans l’œuvre de notre rédemption. Et je n’insisterai jamais assez sur la puissance des oraisons jaculatoires, qui sont de véritables élans de cœur vers Nos Bienfaiteurs, des aveux de notre dépendance vis-à-vis de Leur Souveraine Bonté.

“La première des bonnes œuvres, est de réprouver nos mauvaises œuvres” Saint Augustin

Nul besoin d’être particulièrement inventif pour tendre vers la sainteté, de chercher des œuvres spectaculaires (qui favorisent l’orgueil) à accomplir, car comme nous l’apprend le Psaume 51 : “Le seul sacrifice digne de Dieu, c’est un cœur contrit et humilié”. Il faut donc prendre un soin particulier, dans la silence et dans l’examen de conscience, à haïr nos fautes qui blessent notre Bienfaiteur.

« Pour mesurer la laideur du péché, il faut considérer la largeur, la longueur et la profondeur de la Bonté de l’objet offensé, qui est Dieu, »
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort

Il nous faut demander cette contrition à Notre Dame avant chaque confession et chaque examen de conscience, car quand bien même nous aurions l’impression d’être contrit, cette contrition sera toujours imparfaite et bien peu de choses dans la balance face à l’ampleur de nos crimes. Tant que nous gardons une conscience aiguisée de notre état de pécheur, et que nous nous en servons pour nous défier de nous même et n’espérer qu’en Dieu (Lorenzo Scupoli, Le Combat Spirituel), tant que nous nous glorifions de notre faiblesse, car c’est quand nous sommes faibles que Dieu en nous est fort (Saint Paul aux Corinthiens), que l’on garde cet esprit d’humilité et de dépendance envers Notre Père Très-Aimant et envers la Très Sainte Vierge, nous ne nous égarons point.

Ceci étant dit, je tenais à vous rappeler mes bien chers frères, que le progrès spirituel ne s’obtient que par la prise de résolutions concrètes, et non par une intention imprécise et peu engageante, de s’améliorer dans tel ou tel domaine. Offrir une prière quotidienne de votre choix, par Votre Saint Patron où par la Très Sainte Vierge à cette intention (bien mouvoir notre volonté) est un moyen concret, consulter Jésus et Marie avant chaque action importante de la journée pour demander la grâce de la faire en union avec la volonté de Dieu en est une autre, et surtout, s’examiner chaque soir dans ce domaine précis en se demandant : combien de fois-ai je renoncé à ma volonté, au profit de Celle de Dieu en cette journée ? Et enfin, lui demander humblement « Daignez me donner Ô Bon Seigneur, la grâce de vous offrir davantage de renoncement demain. » C’est en cela que nous pouvons prouver au Seigneur que nous consentons à ce que notre cœur soit tout à lui, en lui offrant le plus souvent possible notre volonté.

Enfin, pour faire Sa Volonté, il suffit de la chercher ardemment, et nous la trouverons pour sûr, c’est la Parole qui nous l’enseigne.

« Celui qui veille dès l’aurore pour acquérir la Sagesse ne la cherchera pas longtemps, il La trouvera assise à sa porte« 
Livre de la Sagesse, Chapitre VI

La Sagesse Éternelle sera le sujet d’un autre article où je m’appuierai à nouveau sur le Père de Montfort, tâchant de vous donner des clés qui faciliteront votre dévotion à Celle-ci.
Je laisse pour lors la conclusion au Docteur Angélique, qui a autorité sur nous, hommes de peu de science et simples fidèles que nous sommes, afin de nous indiquer le lieu ou nous sommes certains de trouver Dieu pour nous porter conseil et nous indiquer la marche à suivre en vue de Lui plaire : 

“ L’aimée est dans l’Aimant, l’Aimant est dans l’aimée”
Saint Thomas d’Aquin

Au Sacré-Coeur par le Coeur Immaculé
Ad Jesum per Mariam

Servus Mariae

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Publié par Louis-Antoine

Auteur-compositeur-interprète, rédacteur et analyste historique, politique et théologique. Propriétaire du domaine https://dieulafranceetleroy.fr et auteur de l'album du même nom.

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