Pétain : Trahison ou Sacrifice ?

AVANT-PROPOS

Comme certains le savent, avant ma conversion au christianisme par la Grâce de Dieu, je suis tombé dans les nombreux pièges que l’intelligentsia tend aux naïfs de bonne foi, prenant pour argent comptant bien des « vérités » officielles.
Celle qui consiste à affirmer que De Gaulle est un héros, et Pétain un traître, corrélée à celle disant que la France résistante mérite tous les honneurs, et la France dite collabo tous les opprobres, ont eu raison de ma faiblesse et de mon ignorance coupable. Quelques mois après avoir entamé ma formation historique et intellectuelle, j’ai fini par me pencher sur le dossier Pétain, avec pour seul à priori ; celui qu’il devait probablement avoir des circonstances atténuantes, et un seul objectif ; celui de nuancer le sombre tableau qu’on dresse de lui. Que ne fût pas mon trouble lorsque je découvris ce que je ne cherchais pourtant pas ; un authentique héros, que l’histoire écrite par des vainqueurs sans scrupules a souillé de sa bile haineuse et mensongère.
J’espère que vous irez au-bout de ce dossier fourni m’ayant demandé un travail de longue haleine, et que quelques soient vos idées reçues sur le sujet, vous prendrez mes arguments – et les faits – en compte, vous permettant ainsi d’étoffer vos connaissances et nuancer votre opinion.

ENFANCE ET JEUNESSE

Philippe Pétain naquit le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour dans l’Artois, il est un descendant de Saint Bénoni, canonisé en 1850 par Sa Sainteté Pie IX.
Le jeune Philippe fait ses classes au lycée de Saint Omer jusqu’en 1875, puis étudie chez les Dominicains d’Arceuil à Saint Cyr, où il aura pour camarade de promotion l’illustre Charles de Foucauld, récemment canonisé par Rome. C’est après la défaite de Sedan (2 septembre 1870) qu’il prit la décision de devenir soldat, lui qui, étant enfant, admirait Napoléon Bonaparte pour son génie militaire. De 1883 à 1914, il reçoit quantité d’affectations dans l’infanterie, mais passe également un brevet d’aérostier, et devient professeur de tactique générale.

LA GRANDE GUERRE

Le 30 août 1914, il est nommé Général de Brigade et commandant de la 6ème division par le Maréchal Joffre sous le commandement duquel il combattra et remportera ses premiers succès dans le Marne (6-13 septembre), le 14, il est promu Général de Division et Officier de la Légion d’Honneur. Le 20 octobre suivant, il gravit encore un échelon devenant Commandant du 33ème Corps d’Armée, et se démarque en signant à nouveau une impressionnante victoire le 9 mai 1915 grâce à son génie stratégique, son courage et ses qualités de meneur. Il ne cesse de prouver sa valeur, et le travail payant, le Maréchal Joffre lui confie la défense de la région fortifiée de Verdun le 25 Février 1916.

VERDUN

Il épuise les Allemands par sa défense insatiable, le 9 avril, Knorprinz se brise sur ses troupes et le 1er Mai, il prend le Commandement des Armées du Centre. Cette célèbre bataille -l ‘une des plus coûteuse en vie humaine de l’histoire avec 715 000 disparus- sera remportée en décembre de cette même année, et quoiqu’en disent les sécateurs de notre Roman National, il en est le principal héros avec le Maréchal Foch, celui-là même qui a consacré l’ensemble de l’Armée Française au Sacré-Cœur. Ce dernier acte nous a d’ailleurs permis de remporter la victoire finale dans cette guerre interminable, sanguinaire et sans égale, qui fût un génocide organisé et heureusement inachevé, de la population chrétienne européenne, qui laissera des traces indélébiles dans l’âme de nombreux Français des décennies durant.

En témoigne cette déclaration polémique – c’est le moins que l’on puisse dire – de Louis-Ferdinand Céline dans son pamphlet « L’Ecole des Cadavres » (1938), qui est à nuancer, mais qui pour la Première Guerre Mondiale, semble en effet se vérifier quand on connaît les causes profondes et véritables de ce conflit :

« Toutes les guerres, toutes les révolutions sont des pogroms d’Aryens fomentés par les Juifs »


En 1918, le Commandant Pétain conclu le chef d’œuvre de son ascension par de glorieux succès sur le chemin des Dames, au-delà du champ de bataille, il a contribué au perfectionnement de notre armement aérien, ayant compris avant beaucoup d’autres que c’était un outil décisif pour obtenir de grandes victoires. Son dernier acte marquant durant la Grande Guerre fût de sauver l’armée britannique en déroute dans l’Oise par son intervention.

MARECHAL DE FRANCE ET MINISTRE

Après l’Armistice du 11 novembre ratifiant notre victoire militaire -qui sera anéanti par le Traité de Versailles « Trop mou pour ce qu’il a de dur, et trop dur pour ce qu’il a de mou…* qui a recousu le ventre de l’Europe sans en avoir vidé l’abcès » dixit Bainville -, il est promu Maréchal le 8 Décembre 1918, jour de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie.

* Les sanctions politiques et économiques étaient démesurés, dans son ouvrage de 1919 « les conséquences politiques de la paix », Jacques Bainville prévoit déjà qu’elles légitimeront une revanche aux yeux des pangermanistes. Ce traité fût trop dur en ce sens, et trop mou, parce qu’il a préservé la seule chose qu’on aurait dû retirer à l’Allemagne pour le bien de l’Europe : son unité. Dans la politique dite Westphalienne -de 1648 au milieu du XIXème siècle-, il apparaissait évident à chacun, qu’en morcelant l’Empire Germanique en une centaine de micro-états indépendants, on préservait l’Europe des vues impérialistes de ce peuple intrinsèquement belliciste. Cela a offert une tranquillité longue de deux siècles, jusqu’à l’épopée de Guillaume I et d’Otto Von Bismarck.

Dans les années 20, on retrouvera le Maréchal s’illustrant dans la lutte contre l’insurrection du Riff -hourdie par Abd-el-Krim- au côté du Maréchal Lyautey, autre héros de notre histoire occulté par Mallet-Issac et Fernand Nathan. En 1934, le Maréchal est nommé Ministre de la Guerre dans le gouvernement de Gaston Doumergue, il alertera sur la nécessité absolue de porter le Service Militaire Obligatoire à 2 ans pour anticiper l’entreprise d’Hitler, qui préparait déjà sa revanche sur la France depuis sa prise de pouvoir en 1933, et même depuis son séjour en prison où il rédigea Mein Kampf (1925).
Il ne fût pas entendu, le mandat de Pétain dans le gouvernement Doumergue n’aura duré que quelques mois jusqu’à sa chute en Novembre 1934. Après son départ il déclara :

« La politique, ce n’est pas le service de la chose public, c’est l’exploitation au bénéfice du parti ».

L’occasion de rappeler que la IIIème République, si chère à notre ami Jean-Luc Mélenchon, a connu 102 gouvernements entre 1870 et 1935, soit une longévité moyenne de 7 mois. Comme le constatait Anatole France :

« La République gouverne mal, mais je lui pardonne de gouverner mal, car elle gouverne peu ».

Et c’est sur ce modèle que le Frère La Truelle veut bâtir sa VIème République ?

L’AVANT GUERRE ET LA CUISANTE DEFAITE

Le Front Populaire d’Edouard Daladier (Président sous la IIIème République), Léon Blum, Pierre Mendés-France (futur Président du Conseil sous René Coty) et Vincent Auriol (Premier Président de la IVème République), persiste dans sa naïveté et son pacifisme qui seront la cause de notre défaite. Pétain déplore en 1936 :

« Nous avons fait rentrer le communisme dans le cercle des doctrines acceptables, nous aurons vraisemblablement l’occasion de le regretter ».

Après s’être entêté à ne pas réarmer, à ne pas étendre le service militaire obligatoire, à ne pas suivre les directives de Pétain qui en 35, l’exhortait d’investir davantage dans l’Aviation et les Chars et de punir le Reich d’avoir piétiné le Traité de Versailles, le gouvernement français finit par déclarer la Guerre à Hitler en Septembre 1939, trop tard, l’avenir le démontrera. Par la faute de l’aide trop frileuse des Britanniques qui s’étaient pourtant engagés à nos côtés, et du manque de préparation des troupes françaises, le Reich Allemand remporta un franc succès, anéantissant une grande partie de notre armée ainsi que le moral de nos soldats en seulement neuf mois.

L’ARMISTICE ET L’APPEL AU MARECHAL

Le 16 juin 1940, le président Paul Reynaud démissionne et fait appel au Maréchal (84 ans) pour prendre le pouvoir, ce qu’il accepta par sens de l’honneur et non par ambition. Le 10 juillet 1940, l’Assemblée (majoritairement à gauche), lui donne les pleins pouvoirs, lui qui avait déclaré de son ambassade de Madrid ou il était affecté : « Si on ne me demandait rien, j’irais planter des choux ».
On assiste alors à la fuite des responsables politiques français, à la suite du traître Maurice Thorez -premier parti de France, dès Octobre 1939 direction Moscou-.

Bien planqué à Londres après avoir déserté, De Gaulle accable déjà le Maréchal d’accusations calomnieuses, le mettant dans le camp des responsables de la débâcle. Il est utile de préciser que Pétain a sauvé la carrière de l’orgueilleux colonel au début des années 30 -elle menaçait de s’arrêter prématurément pour insubordination avant l’intervention de Pétain-, qu’il était le parrain de son fils ainé Philippe De Gaulle, et qu’il a toujours été le modèle et le mentor de celui qui n’a presque jamais vu le feu du champ de bataille, contrairement à ce que son grade pourrait laisser penser. L’homme du 18 juin lui reproche indûment d’avoir signé l’Armistice, Winston Churchill aura quant à lui l’honnêteté de déclarer qu’elle lui a « rendu service », et que de toute manière, l’Angleterre n’était pas prête à guerroyer de front face aux Allemands au côté des Français à ce moment précis.

PETAIN CHEF DE L’ETAT

Par la force des négociations, le désormais Chef de l’Etat Français, obtint le maintien d’une partie considérable de la France métropolitaine, et l’intégralité des colonies française d’Afrique du Nord en zone libre, ce qui aura le don de permettre la libération prochaine et de sauver la quasi-intégralité des Juifs d’Algérie* de la déportation.
* faits citoyens français par le Décret Crémieux d’Octobre 1870
Au lendemain de l’Armistice, entre un occupant peu fréquentable, les convoitises britanniques sur Dakar et leur attaque sournoise et criminelle sur Mers-El-Kébir (3 juillet 1940), l’invasion nipponne en Indochine, le conflit mondial s’exportant dans nos colonies au Moyen-Orient (Syrie et Liban), le Maréchal a du pain sur la planche.

Cependant, il se démarque immédiatement par des démarches courageuses et nécessaires, telles que la dissolution du Grand Orient de France (19 août 1940), sa lutte contre le chômage, son aide à la paysannerie par le retour aux corporations, l’encouragement de la pratique sportive pour notre jeunesse comme vecteur de renouveau ou encore sa politique favorisant la famille traditionnelle, en réprimant les avortements clandestins et en popularisant la Fête des mères. Nous lui devons également l’instauration du Salaire Minimum et des Caisses de Retraite.
Plus tard, le 28 Mars 1943, encouragé par le Marquis de la Franquerie, il plébiscitera et assistera à la Consécration de la France au Cœur Immaculé de Marie en l’Eglise Saint-Louis de Vichy. Il y avait bien longtemps (Charles X -1824-1830- ?) que la France n’avait pas été dirigée par un homme si vertueux, si amoureux de sa patrie et si chrétien. Il déclare d’ailleurs en 1940, tout à fait lucide :

« La raison première de notre déclin, c’est l’abandon de toute vie spirituelle dans le cadre de la Nation ».

En effet, 35 ans après la Loi de l’ancien prêtre devenu franc-maçon, Emile Combes, sur la laïcité et la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le Ciel s’est chargé par ces deux guerres de punir l’infidélité de la France à sa Misson Divine et Apostolique par sa politique chaque jour un peu plus antéchristique.
Le Chef de l’Etat finit par condamner Daladier, Blum et le Général Gamelin à la détention en salaire de leur trahison.

L’OCCUPATION ET LA QUESTION JUIVE

Contrairement aux affabulations de l’histoire officielle, la communauté juive de France doit beaucoup au Maréchal, qui est le dirigeant les ayant le mieux protégé parmi tous les pays occupés par le Reich. En France, entre 5 et 11% des Juifs Nationaux ont été déporté, contre 93.8% en Autriche, en Belgique, en Tchécoslovaquie, en Allemagne, en Grèce, aux Pays-Bas, au Luxembourg en Pologne et en Yougoslavie. Si les descendant de Juifs déportés cherchent des coupables, je leur recommande plutôt d’aller fouiller du côté de l’UGIF, ancêtre du CRIF, qui a livré des listes de juifs français à la Gestapo, facilitant la Rafle du Vel d’Hiv.

La philosophe Simone Weil déclarait à l’époque depuis l’outre-Manche :

« Je n’aime pas beaucoup entendre des gens parfaitement confortable ici, traiter de lâches et de traîtres ceux qui, en France, se débrouillent comme ils peuvent dans une situation terrible. Je crois que Pétain a fait à peu près tout ce que la situation générale et son propre état physique lui permettait de faire pour limiter les dégâts ».

Annie Kriegel, juive également ajoute :

« Le recensement des Juifs a eu lieu dans toute l’Europe occupée, avec ou sans Maréchal. C’est en France que l’opération a donné de moins bons résultats. »

Il est évident que le Maréchal a dû ménager le chou et la chèvre durant tout le temps de l’occupation allemande qui le débectait. Envoyer trop de signe de résistance aux Allemands, c’eût été risquer d’être remplacé par un homme complaisant aux intérêts des Nationaux-Socialistes -Joseph Darnand ou Pierre Laval-, collaborer étroitement aurait été une trahison, ce que Pétain s’est bien gardé de faire, disant à son peuple « Je ne peux plus être votre épée, je serai votre bouclier ». Car outre les juifs, il a protégé les Français en limitant la casse concernant les STO (service travail obligatoire), en effet, la France en a envoyé 16% en Allemagne, contre 80% en Belgique à titre de comparaison. Un certain nombre d’entre eux étaient d’ailleurs volontaires.

LE MARECHAL PREPARE NOTRE REVANCHE

Il nomme le Général Weygand pour préparer notre riposte d’Afrique du Nord en 1940, prétextant auprès du Reich qu’il réarmait nos colonies pour combattre l’axe Anglo-Américain en cas de débarquement. Quand les Alliés débarquent à Oran le 8 novembre 1942, Hitler prend la mouche et ordonne à ses troupes de passer la ligne de démarcation. Le Maréchal se sachant cerné attendant l’arrivée des boches à Vichy, il prévient sans tarder le Général Noguès :

« Tout ce que vous déciderez aura mon accord, je sais que vous déciderez pour la France. Vous ne recevrez plus d’instructions valables de mon gouvernement ou de moi-même. »

Le 27 novembre, sur l’ordre du Maréchal, la Marine de Toulon saborde sa flotte afin d’éviter qu’elle ne tombe aux mains des Allemands, sauvant ainsi de nombreuses vies, car il y avait des mines prêtes à faire exploser notre flotte et les hommes qui s’y seraient trouvé, s’ils avaient fui plutôt que de saborder. Les nazis arrivés à Vichy, le Maréchal est contraint de déléguer la quasi-totalité de ses pouvoirs à Laval, Déat, Darnand et Doriot (à l’exception du militaire, car il craignait que ces derniers déclarent la guerre aux Alliés). Ceci expliquant la différence -dans le degré de coopération avec le Reich- entre la politique Vichyste de la séquence 40-42, et celle de 42-44.

LA LIBERATION ET L’EPURATION

Le 26 avril 1944, Philippe Pétain se rend à Paris pour la première fois depuis 1940, ou il sera acclamé chaleureusement par la foule à Notre-Dame. Il suit avec délectation l’avancée progressive des Alliés. Il contacte le Général de Gaulle afin de « rechercher une solution pour éviter la guerre civile », ce à quoi De Gaulle répondit « Où est la guerre civile ? ». On connaît la suite.
L’épuration fera plus de 100 000 victimes françaises, sans parler des tondus et des humiliations diverses dignes d’un tribunal révolutionnaire. Malheur à celui qui a laissé un Allemand utiliser ses sanitaires durant l’occupation !
Le 20 août, Pétain est arrêté et déporté par la Gestapo à Sigmaringen -drôle de sort pour un collabo (sic)-, il accueille avec un calme olympien les S.S venus démonter sa porte de bon matin. Après la défaite de l’Allemagne, Pétain, qui aurait pû fuir, conscient de ce qu’il risquait, se rend de son plein gré en France pour affronter ses perfides accusateurs et le procès inique qui l’attendait, et le fera condamner à la prison à vie pour trahison.

LE PROCES PETAIN

Le procès débute le 23 juillet 1945 dans une salle comble, où les médias du monde entier sont présents, un peu gênés du sort que réserve la France à l’un de ses plus grand héros. Sur le banc des accusateurs, on retrouve toute la fine équipe ; Reynaud, Blum, Edouard Herriot pour ne citer qu’eux, le « Général » lui, brille par son absence. De Gaulle interdit au Maréchal Juin de témoigner au procès, sachant qu’il allait blanchir Pétain qui n’avait rien à se reprocher.
Voici quelques témoignages recueillis lors de ce procès :

« Je ne dois rien au Maréchal, mais je suis écœuré par tous ceux qui essaient de refiler à un vieillard l’ardoise de toutes leurs erreurs » Commandant Loustaneau-Lacau

« Le vrai machiavélisme aurait été de refuser d’entrer au gouvernement (en 40) et laisser Reynaud sombrer seul, mais ça, c’est une chose que nous ne faisons pas » Général Weygand
« Vous ne me ferez jamais dire que le Maréchal a trahi » Weygand
«  Dire qu’on défendait l’Afrique du Nord contre tout agresseur, permettait de l’armer sans être trop inquiété par les Allemands » Weygand

« à la couronne de gloire que j’offrais au Maréchal, il a préféré une couronne d’épines, c’est de même un beau sacrifice, si vous ne le comprenez pas, l’Histoire elle le comprendra » Général Sérigny

Précision à propos la déclaration du Général Sérigny : au moment du débarquement des Alliés à Oran en 1942, Pétain aurait pu quitter Vichy, se rendre à Alger et s’ériger en chef de la Résistance, il a préféré rester à son poste pour protéger les Français, sans doute son geste le plus courageux et le plus incompris. On peut considérer cette décision comme une erreur stratégique, mais l’intention était plus qu’honorable.

Paul-Louis-Michel présent au procès et parfaitement neutre, note à l’issue de la 2ème semaine où l’on a parlé que de la légitimité -ou non- de l’Armistice et des faits prétendants accabler le Maréchal pour sa gestion de la crise de 40 à 44 : « La balance de ses gains et de ses abandons, n’est-ce pas le vrai problème à poser clairement et à résoudre honnêtement ? »  
Je tiens à évoquer un document qui me semble être un gage infaillible du degré de résistance et d’honnêteté de Pétain, une lettre de Joachim Von Ribbentrop -ministre des affaires étrangères du Führer – au Maréchal en 1943 où il s’exprime ainsi :

« L’Allemagne pouvait espérer une politique de collaboration féconde. Cette lutte constante contre tout le travail de reconstruction a eu pour conséquence, Monsieur le Maréchal par votre résistance permanente, de rendre impossible la nomination aux postes les plus important du gouvernement et de l’administration française, des hommes dont l’attitude loyale aurait assuré l’exécution d’une politique de consolidation. »

Anecdotique mais non sans importance, les Allemands durant toute l’occupation surnommaient Pétain, le Maréchal « Immer Nein », parce qu’il disait toujours non. Des témoins se souviennent avec amusement du Maréchal entouré d’Allemands, écrasant une mouche sur la table et répliquant fier de lui « Tiens, un boche, je le tue ! ».
Après ces quelques digressions, je vous livre cette saillie aussi cocasse que véridique de Monsieur Estèbe :

« Si on avait consulté les Français en Juillet 40, je me demande s’ils n’auraient pas fait fusiller tous ceux qui aujourd’hui, viennent accuser le Maréchal Pétain. »

Logiquement absent lors du procès, Winston Churchill déclarait le 28 septembre 1944, concernant l’Armistice que les socialistes ont le culot de reprocher au Maréchal, alors qu’ils nous ont coûté la défaite, et l’ont eux-mêmes appelé au secours :

« Nous avons déclaré au gouvernement français que nous ne lui adresserons aucun reproche s’il négociait une paix séparée, dans les tristes circonstances de juin 40, à condition qu’il mette sa flotte hors d’atteinte des Allemands. Je n’ai donc jamais ressenti autre chose que de la compassion pour le peuple français. »

Paul Reynaud qui n’a honte de rien, aura même l’outrecuidance d’accuser « la France d’avoir trahi l’Angleterre ». Je conclurais cette réhabilitation, car c’en est une, par ce propos de Sire Kenneth-de-Courey, Secrétaire Général du Parti Conservateur Anglais, plébiscitant l’habile double-jeu du Maréchal :

« Je ne crois pas que dans toute l’Histoire, il y ait eu un pays qui ait été aussi complétement joué, que les Allemands l’ont été par les Français ».

LA CONDAMNATION

Malgré une défense rondement mené, Le 15 août 1945, jour de l’Assomption de Notre-Dame, le Maréchal Pétain est condamné à mort. La sentence ne sera pas exécutée contrairement au vœu de Maurice Thorez dans l’Humanité, mais le Maréchal finira ses jours en prison, d’abord au Fort du Portalet, puis à l’Ile d’Yeu. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre cette parodie de procès, et celui qu’a subi jadis Notre Bon Roy Louis XVI, condamné d’office avant même de plaider sa cause. En 1792, Maximilien de Robespierre déclarait « Si Louis XVI est innocent, nous sommes les brigands », Charles de Gaulle l’avait également compris pour Pétain, sa condamnation a fait le mythe fondateur d’une France qui ne cesse de se mentir à elle-même. « Par raison d’Etat, il doit être condamné sinon nous serons tous coupables. »

UNE SAINTETE RATIFIE PAR SON MARTYR

Il passera donc les six dernières années de sa vie en prison et rendra son âme à Dieu, le 23 juillet 1951.
Nous avons des témoignages fort intéressants concernant cette dernière page de sa longue histoire, par l’une de ses infirmières et par les ouvrages de Robert de Perrier. Il a gardé une résilience admirable durant son humiliante détention, se rapprochant davantage de Dieu, en témoigne cette magnifique prière composé par ses soins, et reprise par Monseigneur Lefebvre sur sa tombe en 1987 :

« Seigneur Jésus, si dans votre infinie sagesse vous permettez que votre serviteur soit méconnu et condamné comme vous l’avez été vous-même, et par la justice officielle, et par la justice du peuple qui vous a préféré Barabas, que Votre Volonté soit faite. Nous savons que lorsque vous demandez à l’un de vos justes de monter sur la croix, ce n’est pas parce que vous l’abandonnez, mais parce que vous l’aimez. »

Le testament du Maréchal nous laisse bien à méditer si on souhaite réellement le Salut de notre Patrie : « Il n’y a pas de neutralité possible entre le vrai et le faux, le bien et le mal, entre l’ordre et le désordre, entre la France et l’anti-France » … car comme l’affirmait Dante « Les places les plus brûlantes de l’Enfer, sont réservées à ceux, qui en période de crise morale, sont restés neutres »

Il nous laisse malgré tout, un message d’une grande espérance :

« Vous subissez l’oppression détestable des pires, vous êtes plongés dans la nuit. Mais si vous êtes fidèles au testament que je vous laisse, et si votre persévérance sait mériter de Dieu Son Aide Toute Puissante, vous verrez je vous l’affirme, renaître une aurore. »

Que les Français vous entendent, Monsieur le Maréchal.

CONCLUSION : DEVOIR DE MEMOIRE

Un devoir nous incombe, catholiques et amoureux de la France que nous sommes, celui de dire la vérité contre vents et marrées. Une idée m’a traversé l’esprit je vous le confesse ; attendre quelques temps avant de parler de Monsieur Pétain afin de ne pas me fermer immédiatement des portes. Une tentation pusillanime, vile et indigne de l’esclave de Marie que je prétends être, une pensée inspirée par la démon et par nul autre.
Cet homme a versé son sang pour la France, il a en toute connaissance de cause fait des choix privilégiant l’intérêt supérieur de la nation à sa réputation et son héritage, il a accepté l’injustice avec un calme et une patience digne de nos plus grands martyrs, il a affirmé que notre déchéance n’était qu’une conséquence de notre apostasie et de notre obstination à enfler notre « moi » plutôt que de demander le secours du Bon Dieu, il a fait barrage entre le peuple français et l’ennemi Allemand, à 84 ans, alors que beaucoup à sa place seraient restés confortablement dans l’ambassade de Madrid où il se trouvait.
Lui a eu un courage sans borne et une si humble résilience, et nous rechignerions à lui rendre hommage, à louer sa vie héroïque par peur de quelques censeurs -certes puissants- mais qui sont les ennemis de la Vérité, et donc de Notre Seigneur Jésus-Christ ?


Mes bien chers frères qui me lisez je vous le dis, plutôt finir en cellule à la suite d’un Hervé Ryssen ou d’un Vincent Reynouard, être trainé dans la boue par la meute médiatique comme feu Robert Faurisson, ou cloué à une Croix à l’exemple de mon Maître, que de trahir par mon silence, mon Dieu, mon Pays et ceux qui l’ont honoré et défendu, et dont Philippe Pétain est l’un des plus illustres exemples.

« La Vérité vous rendra libre » Jean 8-32

Maréchal, priez-pour nous de là où vous êtes, obtenez à la France infidèle le pardon de ses fautes, la grâce de revenir à son Dieu et à sa Reine, l’Auguste Vierge Marie, ainsi que la victoire sur tous ses ennemis du dedans comme du dehors, qui la corrompent jusqu’en son âme et en son statut privilégié de Fille Ainée de la Sainte Eglise, ainsi soit-il.

                                               Louis-Antoine, servus Mariae

Bibliographie :
– Pétain : Gloire et Sacrifice, Jacques Le Groignec
– Pétain face aux imposteurs, Robert de Perrier
– L’exilé de l’Ile d’Yeu, Robert de Perrier
– Le Procès Pétain, Paul-Louis Michel
– Pétain : Trahison ou Sacrifice ?, Michel Boisbouvier
– Le Gaullisme, maladie sénile de la Droite, Gerard Bedel
– Des juifs dans la collaboration, Maurice Rajsfus
– Histoire de la France, Jean-Christian Petitfils
– Les conséquences politiques de la paix, Jacques Bainville
– Histoire de France, Jacques Bainville
– Histoire de deux peuples, Jacques Bainville
– Histoire de Trois Générations, Jacques Bainville

Publié par Louis-Antoine

Auteur-compositeur-interprète, rédacteur et analyste historique, politique et théologique. Propriétaire du domaine https://dieulafranceetleroy.fr et auteur de l'album du même nom.

8 commentaires sur « Pétain : Trahison ou Sacrifice ? »

    1. Je ne préfère ne jamais me prononcer sur la présence en enfer d’un être humain -Judas et Caïn semblent être une exception-.
      Nul ne sait ce qui se passe dans le cœur d’un homme à l’heure de la mort, et quelle grâce le Tout Miséricordieux lui octroie pour « voler son ciel » comme le Bon Larron.
      Je condamne fermement la politique de Gaulle en restant le plus nuancé possible, car il a certains mérites indéniables mais qui pèsent peu dans la balance face à tous ses choix regrettable que son orgueil et son ambition lui ont fait faire.

      Que Dieu vous garde !

      J’aime

  1. Quand le DOL dépasse les frontières juridiques…
    Je me permet une citation:
    « Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit… »
    (Goebbels)

    J’aime

    1. Je réprouve Goebbels même si sa citation est juste et rejoint celle de Maurras sur le mensonge point demasqué prenant peu à peu l’autorité du vrai ! Tu vas me créer des problémes coquin ! 😂

      J’aime

  2. Merci M. Louis-Antoine de votre article qui remet bien les pendules à l’heure, dans notre époque pour le moins déboussolée.
    Vive la Vérité ! C’est elle qui nous rend libre et il faut la clamer.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire